Tous droits réservés Françoise Cloarec - francoise.cloarec@wanadoo.fr3. Une disparition !  Pire, un enlèvement.

Enfin, les domestiques du Château des cinq tours réussirent à trouver un fil assez long pour atteindre le pont brisé et le Roi Nicolas put appeler l'école des Princesses et prévenir ainsi de son retard. La directrice décrocha le téléphone :
Le Roi : Allô ?  Bonsoir, Madame La directrice de l'école des Princesses.
La directrice était une très vieille dame qui n'entendait pas très bien.  Elle avait connu le Roi quand celui-ci était tout petit et qu'il venait à l'école des Princesses car en ce temps là, il n'y avait pas encore d'école des Princes.
Le Roi : Allô ?  Madame la directrice de l'école des Princesses ?
La directrice : À qui voulez-vous parler ? La dame qui est triste et qui colle sans cesse ?
Le Roi : Non, mais vous êtes bien la directrice de l'école des Princesses !
La directrice  : Soyez poli Monsieur !  Je suis une vieille dame, vous me devez le respect et ne me parlez pas de me pincer les fesses !
Le Roi : C'est un malentendu.  Je veux parler à la petite µ.
La directrice : Comment ça, j'ai la voix qui mue, malotru ! Adieu Monsieur.

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Le Roi supplia la directrice de ne pas raccrocher.  Il hurla tout en essayant de rester cependant le plus poli possible et ce n'était pas facile.  Heureusement la directrice commença à se douter de quelque chose et alla mettre dans son oreille un petit appareil pour mieux entendre.
La directrice : Ah, c'est le Roi Nicolas, vous ne pouviez pas le dire plus tôt ! Comment va la petite µ ?
Le Roi : Comment !  Comment va la petite µ ! C'est moi qui vous demande comment va la petite µ. 
La directrice : Je vous entends parfaitement ! Comment !  C'est vous qui me demandez comment va la petite µ ? C'est bien à moi de vous demander comment va la petite µ.
Le Roi Nicolas se sentait de plus en plus fatigué.
Le Roi : Bon, s'il vous plaît, Madame la Directrice, je voudrais parler à ma petite Princesse µ. 
La directrice : Vous plaisantez ! Elle est partie dans votre carrosse il y a plus d'une heure...
Le Roi, interloqué, raccrocha le téléphone sans même saluer la directrice.

Quand µ était montée dans le carrosse, elle l'avait fait sans y penser.  Elle était trop occupée à essayer de ne pas être malade, trop malade.  Elle était surtout inquiète de tous ces bijoux qu'elle avait vomis.  C’était vraiment bizarre ! On avait dû lui jeter un sort et µ se demandait bien qui.  Elle n'avait pas d'ennemis, sauf peut-être la Princesse Obsidienne, une grande autruche avec laquelle elle ne voulait jamais jouer parce qu'elle sentait mauvais.Tous droits réservés Françoise Cloarec - francoise.cloarec@wanadoo.fr
Une fois assise dans le carrosse, elle avait regardé tout autour d'elle.  Ce carrosse ressemblait beaucoup à celui de ses parents, mais quelque chose la gênait.  Les coussins étaient bien du bleu du ciel, mais dans ce ciel là, il y avait comme une menace d'orage, Les vitres étaient bien lisses et pures comme du cristal, mais elles vibraient et semblaient s'assombrir petit à petit. Les poignées brillaient comme de l'or, mais à certains endroits elles ternissaient, un peu rouillées. µ avait bien vu tout cela mais n'y avait pas fait très attention.  Elle se disait que sa maladie la rendait un peu grognon.  Elle se souvenait que son père répétait sons cesse que les carrosses de maintenant, ce n'était plus comme avant, et patati et patata.  Elle repensait à son arrière arrière arrière cousine, la Belle au bois dormant, qui avait laissé cent ans son carrosse dans la cour du château, et qui, enfin réveillée, l'avait retrouvé aussi neuf qu'au premier jour.

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