Diégèse


mercredi 23 août 2000




2000
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L'atelier du texte
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à venir et déjà passé

Le soir, j'étais à Bordeaux, à goûter avec conscience des vins, faisant bien attention de ne pas m'approcher de toi, qui venais à l'improviste, sans annonce et qui te retrouvais là, à ma portée et dans l'interdiction. Qu'est-ce que tu dis de notre rencontre dans cette cave ? Qu'est-ce que tu dis de ma jambe contre ta jambe et de mon bras sur ton bras, sans qu'à aucun moment tu puisses répondre, répartir, nier ?
Toute la journée s'était passée dans cet espoir de toi, dans cette attente du jeu du soir, que tu avais déclenchée il y a longtemps. Je peux retrouver ici la date, tu ne te souviens peut-être pas comme je me souviens moi, sans cesse et sans arrêt, des corps que je me suis interdits. Et qu'entends-tu par trahison ?
















déjà passé et à venir





À Bordeaux, le vin était bon, mais je remarque maintenant qu'il déforme mon corps, qu'il en distend la peau, qu'il la tavelle, la flétrit, la marque et mon visage creusé, orbites sombres autour des pupilles claires fait peur, et me fait peur.
Mais j'ai goûté les vins, j'ai souri, et je me suis amusé de tous les mots qui parlent, qui nient la sociabilité.
Tu as décidé de ne pas me regarder de la soirée entière. Pourtant, je n'ai pas rêvé, c'était bien toi qui cet hiver avais décidé la chasse, et tout le bataclan. Je peux même retrouver la date. Il s'agit bien du jeudi 6 janvier au soir. J'étais dans le hall de l'hôtel sanatorium d'Autrans. Je tentais de connecter mon ordinateur et tu me disais, restant longtemps dans le hall que tu me suivrais ensuite jusqu'à ma chambre.