Quand il s'est réveillé ce lundi là, il s'est rappelé qu'il avait rendez-vous à Saint-Denis pour enregistrer une musique d'accompagnement pour un feuilleton télé. Il était déjà en retard. Il lui fallait prendre le métro. Il pleuvait. Il a regretté son coma du dimanche et la température constante de l'atmosphère aseptisée de la chambre de l'hôpital. Et s'il se passait quelque chose dans son coma pendant la semaine ? Et s'il échappait à sa sortie comme il avait déjà échappé à son accident. Ces considérations lui tiendraient bien tout le voyage en métro jusqu'à Saint-Denis-Basilique, puis le passage en tramway, puis l'attente dans le studio. Il voulait un jour être célèbre pour ne plus attendre dans les studios, pour avoir le temps d'échauffer ses doigts, d'improviser des phrases, de construire l'inspiration de sa tête, sans avoir recours à l'alcool ou à la cigarette. Il n'aurait pas dû penser à son coma, il a plané toute la matinée.
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