Diégèse


mardi 19 décembre 2000




2000
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hier

L'atelier du texte
demain










à venir et déjà passé

Comment sais-tu que je suis allé au Batofar. Je suis rentré chez moi ce soir, tu avais déposé dans la boîte aux lettres un petit mot sur lequel tu avais recopié la play list du DJ de ce soir. M'as tu suivi ? M'as-tu rencontré et as tu choisi alors une de tes cachettes que tu connais ? Au verso de la liste, il y avait un dessin amusant qui dansait doucement dans le vent de la cour et je l'ai presque regardé avec tendresse. Reviendrais-tu vers moi ?
J'étais parti si tôt et mon visage marqué de tant de fatigues fatiguées, de tant de marches et de courses à travers une ville émaciée par l'attente. Que sais-tu de ma nouvelle vie si ce n'est qu'elle ressemble beaucoup à l'ancienne ? Qu'elle montre amoureusement qu'il ne fait pas bon s'opposer à l'amour, qu'il ne fait pas bon aimer sans espoir.
Tu me dis que j'ai changé alors que je suis mort, presque.
















déjà passé et à venir





C'est le mal de crâne qui a été le plus fort toute la journée, me laissant puis revenant doucement se montrer un peu et repartir tout en restant près, dans la pièce à côté presque. Il y a un poids particulier dans la nuque qui pèse juste là et qui fait que chaque chaos de la route secoue le corps entier d'une douleur sourde bien que légère encore.
Je suis allé au Batofar, le soir, m'enivrer de couleurs folles et de bruit. J'ai rencontré ton ami Js. qui demeurait dans je ne sais quelle errance, sondant avec habileté le désespoir de la clientèle branchée. La musique dans les oreilles ne disait même pas qu'il y avait autre chose à faire que de rester douillettement dans un coin de la banquette, près du bar, à regarder une serveuse piercée servir des demis et des verres de vin rouge, avec la lassitude grasse de la nuit sans fête vraie.
Dans la nuit presque achevée, je rentre avec douceur dans le coton de la fatigue alcoolisée.