"J'étais donc invité chez le Major. Je me présentai vers vingt heures, sachant que les Anglais dînent tôt. Le domestique asiatique me fit entrer et me demanda de patienter car son maître n'était pas encore rentré. Je demandai où il était allé. Le domestique l'ignorait, mais il savait que c'était en dehors de la ville. J'attendis donc, une heure, puis deux et voyant que le Major n'apparaissait pas, je décidai de rentrer chez moi. Le lendemain, un peu inquiet de l'incident peu en accord avec la ponctualité et la bonne éducation de mon Anglais, je me rendis à son bureau pour voir s'il était bien là. Le Major se confondit en excuses, il n'était rentré que le matin. Il était dans la montagne chez Souleiman Merched, et les pluies torrentielles avaient coupé la route, il avait dû dormir dans sa voiture. Je tressaillis en entendant le nom de Souleiman Merched, qui, à cette époque était encore l'allié des Français. Je ne pus me retenir et m'étonnai et demandai au Major s'il avait essayé de le "retourner" en faveur des Anglais. Le Major me regarda un peu étrangement et me répondit d'un énigmatique : "Mon jeune ami, nous avions plus important à faire !"

Je n'en sus pas davantage. Vous savez, bien sûr, qui était Souleiman Merched ? Vous connaissez son histoire ? Vous comprenez donc mon étonnement et ma curiosité."

 

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La suite du récit de Michaël Riskallah
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