Diégèse


jeudi 15 juin 2000




2000
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à venir et déjà passé

Comment sais-tu que j'aime les chansons italiennes de Lucio Dalla ? Je ne te l'ai jamais dit. Je ne pense pas que tu saches que j'en écoutais en partant à Istanbul, dans la voiture, seul. Et je crois bien que le Bosphore en entendait aussi lorsque j'ai traversé le pont, émerveillé. Tu te rappelles lorsque nous étions sur ce bateau qui nous menait vers un restaurant de pêcheur, pas très loin, mais assez pour dire que les vacances étaient là ? Nous avions quitté Bagdad dans la guerre des jours. C'était encore une fois un temps de missiles et de peur. Il y a longtemps déjà. J'ai bien une photo de toi sur le pont à Istanbul, où, encore une fois, ton visage dément le corps trop sage. Je suis parti dans ces jours-là.















déjà passé et à venir





Quand je te dépasse, il est deux heures du matin, et tu marches dans l'alanguissement qui conduit au milieu de la nuit. Les épaules sont un peu en arrière, pour mieux sentir le balancement des hanches. Quand tu te retournes et que je te reconnais, tu ne prends même pas le temps de feindre de me reconnaître, tu viens vers moi avec un sourire un peu fatigué et tu me proposes tout de suite de te suivre chez toi. Je ne prends même pas le temps de feindre d'hésiter. J'avais remarqué que le désir hantait cette rue dès que j'y suis passé, dès que j'ai vu tes épaules qui marquaient le balancement des hanches, dès que j'ai vu que la fatigue qui te prenait m'attendrait dans tes bras. Chez toi, c'est dans le sommeil que je te comprends.