L'angoisse
était déjà là, il y a un an. Je me rappelle
bien le film que nous avions vu, qui mettait en scène un Tyrol de
pacotille et des relations où il n'y avait que le sexe et puis la
mort, donnée avec la main, dans l'indifférence générale.
Ta peau me manquait de nouveau. Elle me manquera souvent jusqu'à
l'automne où elle demeurera à jamais cachée, volée,
éparpillée dans mon souvenir bleu.
Qui
sont mes propres kamikazes, qui sont ces forces en moi qui se
mettent
au milieu de la foule et font exploser la vie, en veillant bien à
ce que la douleur soit forte. |
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Quoi
qu'il en soit, c'est bien une affaire d'amour. Personne
ne peut penser que les mots qui traînent le long des lignes
téléphoniques
et des ondes si courtes qui chauffent les oreilles ne disent autre
chose
que le babil doux et trouble du désir mêlé au temps. Et le temps passe, marque
les promenades vides. Pour ne pas aller te voir,
pour en être certain, je suis allé dans la banlieue d'enfance
revoir les rues entrecroisées où je faisais de la bicyclette.
La vie cloîtrée était encore là. Le collège
s'était bardé de guichets sécurisés. L'immeuble
semblait encore plus pauvre et je ne me suis pas arrêté, je
n'ai pas eu envie de sentir combien j'avais froid, combien je pouvais
trembler
de peur à l'idée de mourir. |