On
pourrait faire du solstice d'hiver le temps de la fête de la laine,
du cachemire et du mohair, de ce qui est doux ou plus rêche et qui
gratte et qui pique et qui tient chaud et qui feutre aussi. On
pourrait faire du creux du froid une fête du tiède, de ce
qui se blottit et caresse, qui donne à éternuer et garde
avec soi tous les parfums rencontrés. Je te le prête.
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Puisque tu pars, je peux
jouer à être un peu toi, à porter des vêtements
qui t'appartiennent et ta médaille froide enserre mon cou. Ce
ne sera que le soir que je comprendrai vraiment le voyage et la destination,
les envies de te parler, de murmurer longtemps au téléphone
qu'il fait froid, qu'il faut faire attention et à bientôt.
Je voudrais boire un peu de vin avec toi, que la soirée s'avance,
qu'elle brusque le temps de l'hiver. Je
me sens seul.
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