Diégèse


 4 février 2001




2001
ce travail est commencé depuis 401 jours (401 est un nombre premier)
et son auteur est en vie depuis 14854 jours (2 x 7 x 1061 jours)
ce qui représente 2,6996% de la vie de l'auteur
deux mille cent vingt-deux semaines de vie
hier

L'atelier du texte
demain












Comme le temps passe : 2001 = 2000 + 1










Quand on a fini de monter la longue pente qui sort de Damas, qui quitte la Ghouta, la plaine potagère qui ressemble encore parfois à une oasis, arrivé sur le plateau qui borde les montagnes où se cachent les villages chrétiens, il y a un caravansérail, blotti, qui tremble à chaque passage de camions épuisés. On ne dit rien dans les guides touristiques de cet édifice-là, qui n'est même plus la mémoire de rien, le souvenir de haltes, d'arrêts, de tendresses échangées après la première journée de route, dure, la côte qui a épuisé les femmes et les enfants et assoiffé les bêtes. On pourrait presque imaginer qu'il y avait une source, que l'on pouvait se reposer. Je crois qu'il n'y a aujourd'hui que quelques vieux pneus dégommés, de la poussière et de la caillasse, rien.















Toute la journée se passe doucement entre les draps, puis à la table, puis au téléphone et entre les draps encore, seul, sans vouloir sortir, à laisser passer le temps, à laisser craindre le temps qui passe, à marcher de long en large parfois dans l'appartement bien rangé, à scruter parfois quelques images à la télévision.
Je ne sais pas qui tu es et ce que tu fais. Je ne te cherche plus. Je ne peux même plus imaginer le temps avec toi qui pourrait donner au dimanche des couleurs salées. Je ne pense plus à rien d'autre qu'à ces malheurs discrets.
4 février















2000