Diégèse


dimanche 20 janvier 2002




2002
ce travail est commencé depuis 751 jours (751 est un nombre premier)
et son auteur est en vie depuis 15204 jours (22 x 3 x 7 x 181 jours)
ce qui représente 4,9395% de la vie de l'auteur
deux mille cent soixante-douze semaines de vie
hier

L'atelier du texte
demain










Je ne crois pas avoir jamais su que Napoléon avait livré bataille à Mondovi et je suis vaincu par la monotonie de la côte dévastée, vieillie, je pars vers la Savoie italienne, le Piémont. Aux vieux mourants de la Riviera, je préfère le cadran solaire alangui du Breo. Le guide parle de venelles suggestives mais la nuit encore est revenue sans qu'il ne se passe rien que je sache, que je connaisse, que j'aime. Vais-je pouvoir continuer à dérouler ce texte si les journées sont vides ainsi. Vais-je pouvoir continuer à dérouler cette vie si ce texte est vide ainsi ? Il faudrait retenir un peu le temps et prendre plaisir de cet air là, qui me dit qu'il serait bon d'y vivre, dans un appartement à lambris, dans un appartement à parquets où je pourrais enfin m'ennuyer et vieillir. J'ai pris du Chianti, seul dans une trattoria du centre qui se préparait après un faux dimanche amusé aux touristes de l'été, à essayer d'écrire quelques lignes de l'histoire, à inventer des mines à des personnages faméliques. Il ne restera sans doute que le mal de crâne, tout le temps passé à travailler, à essayer de penser à autre chose qu'au temps qui passe, dans une œuvre collective d'illusion. Si tu étais avec moi, et ton babil incessant contre les fresques baroques, j'aurais pu te photographier, quand tu acceptes, par crainte de me fâcher en refusant, que je dépose furtivement un baiser sur tes lèvres, qui me donne un peu plus l'idée de ton oubli.










20 janvier















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