Mais
il y avait une autre chose que j'affirmais, et même que j'estimais
percevoir clairement à cause de l'habitude que j'avais de la croire,
et que cependant, en réalité, je ne percevais pas ; c'était
qu'il y avait de certaines choses hors de moi, desquelles ces
idées
procédaient et auxquelles elles étaient entièrement
semblables. Et en cela, ou bien je me trompais, ou du moins, si mon
jugement
était vrai, cela
n'arrivait pas par la vertu de ma perception.
|
Qu'est-ce
qui me fait penser ? Quel est le moteur de cette pensée là,
qui se veut unique sans cependant pouvoir aucunement le prouver ? Et
quand la pensée vacille, se perd, se plonge dans le sommeil et laisse
le rêve la conduire, quand elle se laisse submerger par l'émotion
et l'humeur, qui suis-je alors ? Quelle
est donc la vertu de ma perception sinon l'erreur sans cesse renouvelée
? Mais non, c'est la capacité de nommer et cette capacité
là est bien divine. Nommer est ce qu'il y a de Dieu en moi.
|