Diégèse


vendredi 2 janvier 2004




2004
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Les Méditations métaphysiques de Descartes

De manière analogue, même s'il se pouvait que ces choses générales aussi, des yeux, une tête, des mains et choses semblables, fussent imaginaires, il faut toutefois nécessairement avouer qu'au moins sont vraies d'autres choses encore plus simples et universelles, à partir desquelles sont formées, comme à partir de vraies couleurs, toutes ces images de choses qui sont en notre pensée, qu'elles soient vraies ou fausses. De ce genre semblent être la nature corporelle en général, et son étendue ; la figure des choses étendues ; leur quantité ou leur grandeur, et leur nombre ; le lieu dans lequel elles existent, le temps pendant lequel elles durent, et choses semblables.
C'est pourquoi, peut-être, nous n'aurons pas tort d'en conclure que la physique, l'astronomie, la médecine, et toutes les autres disciplines de cette sorte qui ne traitent que de choses très simples et très générales et se soucient peu de savoir si elles sont dans la nature ou non, contiennent quelque chose de certain et qui reste hors de doute. Car, que je veille ou que je dorme, deux ajoutés à trois font cinq et le carré n'a pas plus de quatre côtés ; et il semble impossible que des vérités si transparentes encourent le soupçon de fausseté.







D'une certaine façon, un commentaire (libre) de Descartes





Je ne sais plus rien de physique ou d'astronomie et juste assez de médecine pour entretenir l'hypocondrie. En revanche, ce qui contient pour moi « quelque chose de certain et qui reste hors de doute », c'est le désir. Et que je veille ou que je dorme, l'odeur de ton corps a les mêmes effets, et que je veille ou que je dorme, la douceur de ton corps répond à la caresse. Ce sont là des lois pour moi bien plus utiles que les fondements mêmes de l'arithmétique.
Et pourtant le désir, image peinte, parée, affublée des couleurs du réel, qui avance masquée, encombrée de soi, de l'autre, des autres, de tous les autres et de ce corps et de ton corps et de tous les autres corps, et pourtant le désir...
Mais il y a d'autres lois sur lesquelles construire le réel : celle du téléphone qui ne sonne pas, celle du téléphone qui ne répond pas, qui décrivent toutes deux, lois opposées et jumelles, un espace infini d'absence et de regrets, d'attente où le désir s'emmêle. La loi des pleurs aussi est une loi implacable et quand je pleurs, quelle réalité ou quel songe pourrait bien me faire cesser.

Tu es pour moi une vérité transparente qui encourt le soupçon.










2 janvier













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