Diégèse


samedi 25 février 2006




2006
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L'atelier du texte
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avant le texte
le texte
Et l'amour ? Qu'est-ce qui circule entre les personnages, les personnages du texte ? Est-ce qu'il y a de l'amour ou est-ce qu'il n'y a pas d'amour ? Il y a comme un amour malade, il y a comme un amour qui fait un exercice d'alerte, un exercice d'alerte à une pandémie, une pandémie qui menace l'amour, une grippe de l'amour qui se transmet, qui doit bien se transmettre. Il y a comme une histoire morte, comme une histoire déjà morte, déjà tuée entre les personnages. Il y a comme un mouvement impossible. Quelque chose les fige et glace leurs conversations. C'est comme Venise qui s'engloutit et tout le reste ne fait que passer le temps. L'émetteur qui s'est arrêté, c'est celui qui dit qu'il y a un printemps, qu'il y a des baisers échangés sous les frondaisons. Louis Aragon se demandait : « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » et parlait de baisers et parlait d'oies sauvages qui criaient la mort au passage. Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
C. : Je n'aurais pas dû revenir, alors je n'aurais pas dû venir, alors je n'aurais pas dû, alors je n'aurais pas dû partir, alors je n'aurais pas dû repartir.

B. : Tu es immobile.

C. : Mais ce n'est pas une équation. Il ne s'agit pas d'une équation : une arrivée, un départ, un retour et faites-moi une histoire, racontez-moi une histoire, racontez-moi mon histoire, mon histoire universelle de l'amour.

B. : Les histoires sont une équation et les équations sont d'une grande mesquinerie, aussi complexes soient-elles.

C. : Qu'est-ce qui ferait l'amour si ce n'est une histoire, si ce n'est une histoire d'amour ?

B. : Un départ, un retour, l'arrêt d'une conversation pour un regard et pour un geste, pour un regard et puis un geste. Je ne sais pas.

C. : Quelle serait la fin de l'histoire.

B. : Cela ne finit pas, cela recommence. Cela ne reprend pas, cela commence.
Les personnages se figent, image fixe, image fixe reprise sur l'écran du téléviseur et l'image s'élargit, l'image projetée s'élargit à toute la scène, l'image fixe entourant les personnages fixes.

A. : arrive, du fond de l'image projetée. Il est sur l'image projetée. Il n'est pas sur la scène, sur ce qui pourrait être une scène.

A. : C'est fini.





après le texte
Il s'agit de la tentation de la fin, la fin du texte ou la fin d'une histoire, la fin de l'histoire signalant la fin du texte. C'est une tentation textuelle connue, répertoriée, consignée. Ce qui ferait que la fin de l'histoire signerait la fin du texte est une convention, une convention avec le lecteur ou avec le spectateur ou avec l'auditeur, qui pourrait même être soulagé que ce soit la fin, que ce soit la fin du texte et que ce soit la fin de l'histoire. Mais ce ne doit pas être le lecteur, ce ne doit pas être le spectateur, le spectateur ou l'auditeur qui décide que c'est la fin, qui comprend que c'est la fin et qui prépare ses affaires. Il ne s'agit pas de se divertir et il ne s'agit pas de passer le temps. Il ne s'agit pas d'intéresser, il ne s'agit pas d'être intéressant. c'est en cela que l'écriture en ligne, l'écriture et la lecture en ligne modifient singulièrement le rapport entre le texte, l'écriture du texte et la lecture du texte, offrant des contiguïtés non mesurables, non dirigeables, offrant un espace, un espace infini, quasiment infini à l'échelle humaine, un espace qui dit que « ça ne rigole pas ».










25 février










2005 2004 2003 2002 2001 2000




Quel est l'émetteur qui s'est arrêté ? La justesse du monde est d'une grande mesquinerie. Tache indélébile. Venise pourrait bien s'engloutir. Comme on s'amuse à dire que l'on aime pour occuper le temps. Vous êtes maintenant assagis, prompts à croire que vous vivez encore.