Diégèse


samedi 14 janvier 2006




2006
ce travail est commencé depuis 2206 jours (2 x 1103 jours)
et son auteur est en vie depuis 16659 jours (33 x 617 jours)
ce qui représente 13,2421% de la vie de l'auteur

hier

L'atelier du texte
demain










avant le texte
le texte
Le matériau pose la possibilité d'un événement, un événement dans le texte, qu'il se passe quelque chose, mais je ne sais pas si j'ai envie qu'il se passe quelque chose, une visite, une chanson, un mot même. Je ne sais pas si je préfère ou non écrire, essayer d'écrire des histoires qui ne disent jamais rien.
Mais j'ai envie que les personnages parlent, j'ai envie qu'ils se parlent, qu'ils explicitent leur trouble, ce qui les trouble, à l'évidence, évidemment. Je cherche une preuve, je cherche la preuve de leur trouble, eux qui, à présent, de toute nécessité, sont dit Descartes.

A. : Je m'appelle, tu t'appelles, il s'appelle, nous nous appelons... Vous vous ne vous appelez pas, nous ne savons pas comment vous vous appelez, nous ne le saurons jamais, nous ne pouvons pas le savoir, nous ne pourrons jamais le savoir. Nous nous appelons et vous vous ne vous appelez pas. Et pourtant, vous aussi, de toute nécessité, vous êtes.

B. : Je m'appelle B. Je m'appelle B. comme Bertrand, Barnabé, Boris, Bernard, Bruno...

A. : Je m'appelle A. Je m'appelle A. comme Anatole, Arnaud mais aussi Antoine, André, Alexandre, Alexis...

B. : Nous sommes une géométrie, nous sommes une ligne, une ligne droite, une ligne courbe, une courbe, qui va de A. vers B. ou de B. vers A., le point A, le point B, directement.

A. : Nous sommes une figure, une abstraction.

Les deux hommes se taisent. Ils sourient et puis ne sourient plus. Ils laissent passer le temps en regardant devant eux. Puis ils vont s'asseoir, l'un à côté de l'autre dans le canapé et disent ensemble, ensemble exactement :

A. et B. Je ne peux pas formuler le rêve.





après le texte
Le texte résiste d'emblée à l'événement. Il se réfugie dans l'abstraction, dans l'abstraction géométrique, mathématique. Il fait froid dans ce texte. Les personnages ont choisi de ne pas fredonner la chanson que je leur avais préparée, la chanson anglaise, en anglais, une chanson qui disait « I must have loved you. » Ils ont choisi l'esquive, l'esquive mathématique, l'esquive géométrique, la dérobade, la dérobade du texte. Ils ont choisi eux-mêmes d'exister et de ne rien faire d'autre que d'exister dans le texte.










14 janvier










2005 2004 2003 2002 2001 2000




Cela va passer. Et qui formule le rêve, puisque je ne le formule pas ? Des histoires qui ne disent jamais rien. Fredonner une chanson. Une douleur publique. Une visite sans histoire.