Diégèse


dimanche 18 juin 2006




2006
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L'atelier du texte
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Séquence 24








avant le texte
le texte
C'est le tour de Mathieu, si je veux respecter la construction des monologues et donner trois monologues et donc écrire le troisième monologue qui doit être le monologue de Mathieu. Il est le personnage qui est apparu en premier et qui est apparu comme un personnage « corporéisé », avec les veines de son cou, juste avec les veines de son cou et ses veines ont été dans le premier moment sa première description. Il a ensuite peu à peu perdu son corps et perdu sa place. Il est désormais en retrait. Alors que je crois deviner la passion amoureuse et le dépit amoureux qui animent Noëmie, son amour impossible pour Gustav, je ne sais plus rien de Mathieu et je vais lui donner, je crois, l'occasion de revenir, l'occasion de s'expliquer, l'occasion de reprendre corps.
Mathieu : je peux vous raconter ma vie, je peux faire ici ma biographie, une synthèse. Je n'ai pas toujours été consultant en amitié. C'est récent. Cela fait déjà quelques années, mais c'est récent. J'ai aussi fait de la politique, avec du personnel politique, un parti politique, une organisation politique, avec toute la machinerie politique. J'étais même considéré comme un expert de cette machinerie-là, un expert de poignées de mains, de slogans, des harangues au microphone qui ne s'adressent qu'aux médias, à leur capacité à ne retenir des discours politiques que la phrase, que le bout de phrase qui correspond à leur feuilleton, à leur contribution à la machinerie et que certains d'entre-eux appellent encore « analyse. »
Et j'ai arrêté la politique. Mon nom a d'abord été cité dans la presse. Un jour, un humoriste, un des plus vulgaires, a fait son éditorial sur moi. C'était blessant. C'était cruel. C'était vrai. Alors j'ai arrêté. Je devais trouver les moyens de subsister. Je n'avais jamais vraiment pratiqué que la politique politicienne. Je ne voulais pas vendre mon influence, trafiquer mon influence supposée. Mais je savais qu'un homme politique, qu'une femme politique travaille sur un marché, sur un marché parallèle, sur le marché de l'amitié. Les coups politiques, les trahisons, les crimes politiques regorgent de ces histoires d'amitié vendues, revendues, sous le manteau, à la sauvette. Alors j'ai décidé de clarifier cela et d'inventer ces contrats d'amitié, des contrats d'amitié où tout est inscrit, tout est écrit. Cela aura été ma contribution à la mise aux normes de salubrité de la chose publique.





après le texte
C'est le tour de Mathieu, c'est le retour de Mathieu, c'est son retour en force et je veux bien croire qu'il a fait de la politique, qu'il a beaucoup fait de politique car après avoir constaté sa disparition, sa disparition relative, il se donne un corps, une histoire, une explication et il devient sans conteste le personnage dont on connaît le mieux le passé, la motivation, le positionnement. Mais il n'a toujours pas de corps...

Je peux essayer de retrouver dans les séquences précédentes, dans les interventions précédentes de Mathieu, ce qui pouvait montrer cette habitude de la fréquentation politique.

Séquence 3 : tu t'arrêtes à la première controverse.
Le mot controverse est le mot privilégié de la politique et il jouxte sans doute le mot polémique.











18 juin










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La politique politicienne médiatisée lamine l'espoir. J'expérimente à chaque instant comment ma volonté et ma liberté sont limitées. Les enfants de l'éclipse. Des destinations qui paraissent toutes mortes. Je pourrais me reposer dans tes yeux. Quel intérêt cela pourrait-il avoir ?