Diégèse


mardi 16 mai 2006




2006
ce travail est commencé depuis 2328 jours (23 x 3 x 97 jours)
et son auteur est en vie depuis 16781 jours (97 x 173 jours)
ce qui représente 13,8728% de la vie de l'auteur

hier

L'atelier du texte
demain










avant le texte
le texte
« La cause qui, dans le temps présent, me conserve » assène Descartes et cette cause qui conserve, cette cause, dont il affirme qu'elle nécessite autant d'énergie que celle nécessaire à la création, cette cause est la cause.
Je vais prendre les matériels d'aujourd'hui sauf peut-être les cibles à éclipses qui demeureront comme elles sont, à éclipses, éclipsées, en position d'éclipse. Pour le reste, c'est parfait, c'est suffisant, il y a le sentiment d'urgence absurde  et la batterie de fantasmes du meurtrier. C'est bien assez pour une dépêche.

Mathieu : mais il y a l'arme, il y a l'arme retrouvée, il y a le meurtrier, il y a le meurtrier toujours caché sous une apparence anodine, il y a le meurtrier qui donne soudain ce sentiment d'urgence absurde, il y a le meurtrier qui va oser s'attaquer à la cause qui dans le temps conserve, il y a le meurtrier et le fantasme du meurtrier. Il y a. Il était une fois.

Noëmie : je recommence. Toute fiction est un meurtre, tout meurtre est une fiction. C'est ce que tente de démontrer le grand écrivain dans son dernier ouvrage. Nous l'avons rencontré sur le plateau de cinéma où il répète sa dernière création.

Mathieu : c'est un comédien ou c'est un écrivain ?

Noëmie : c'est une éclipse. C'est une cible.





après le texte
Je ne sais pas à quoi jouent les personnages. Je ne sais pas à quoi ils jouent. Ils occupent le temps. Ils occupent leur temps. Ils savent, ils doivent savoir qu'ils en ont pour un an, qu'ils en ont pris pour un an, pour un an de fiction, pour un an de diégèse et ils occupent le temps de la diégèse comme le prisonnier occupe son temps de prisonnier. 
Mais ils se trompent. Ils peuvent être libérés. Ils peuvent s'éclipser et ne pas revenir. Ils n'en ont pas pris pour un an. Ils n'en savent rien et je peux abandonner l'énergie qu'il me faut pour maintenir la cause qui pourrait les conserver.











16 mai










2005 2004 2003 2002 2001 2000




La batterie de fantasmes du meurtrier. Il ne s'agit pas ici seulement de la cause qui m'a produit autrefois, mais aussi et surtout de celle qui dans le temps présent me conserve. Les « cibles à éclipses ». Donner à mes pensées les couleurs les plus pâles. Un sentiment d'urgence absurde. Cacher ce qui est complexe sous une apparence anodine.