Quand il n'y a
pas beaucoup
de temps, le texte devient court, il devient petit. Puisqu'il devient
petit,
il peut même ne pas s'arrêter, ne plus s'arrêter, aux
empêchements, à tous ces empêchements donnés
par les années précédentes, à toutes ces impossibilités,
à toutes les barrières de toutes ces impossibilités,
à ces séparations, à cette séparabilité.
Il peut ne pas s'arrêter.
|
Gustav : je
pars demain. Je pars sur cette scène. Je serai demain sur cette
scène. C'est un voyage.
C'est mon seul voyage. C'est mon voyage de demain et cette scène
sera peut-être Venise, ce sera peut-être la Bretagne ou l'Orient,
ou encore l'Orient et ce sera cette scène. Et je voyage avec vous.
Et c'est avec vous que je voyage. Et ne me répondez pas. Est-ce
que moi je cherche le dialogue ? Est-ce que je dois vraiment imaginer
ce
que vous devez dire ? Je pars avec vous et sans vous. Je pars avec le désir
et sans désir. Je serai demain sur cette scène. Je
pars demain.
|
Quand il n'y a
pas beaucoup
de temps, il n'y a pas beaucoup de temps. Quand il n'y a pas beaucoup
de
temps, il n'y a pas beaucoup de temps. Je
pars demain. La relance est presque inquiétante. Elle revient
des années précédentes comme une prophétie
inversée. Et que serait
une prophétie inversée ?
Quand il n'y a
pas beaucoup
de temps, tout est mélangé, avant, pendant, après.
Quand il n'y a pas beaucoup de temps, les ficelles sont plus grosses.
|