Diégèse | |||||||||
samedi 4 mars 2006 | 2006 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 2255 jours (5 x 11 x 41 jours) | et son auteur est en vie depuis 16708 jours (22 x 4177 jours) | ||||||||
ce qui représente 13,4965% de la vie de l'auteur | |||||||||
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du
texte |
demain | |||||||
avant le texte | le texte | ||||||||
C'est le
dernier jour. C'est
le dernier jour de la neuvième séquence mais c'est aussi
le dernier jour de la première séquence avec, de bout en
bout, du début jusqu'à la fin, trois personnages, les trois
personnages, ensemble, continuellement ensemble, se parlant, se parlant
beaucoup, se répondant, se taisant ou se faisant taire, mais ne
se touchant pas, ne se touchant jamais, ne pouvant jamais se toucher. C'est le dernier jour. C'est le dernier jour de la neuvième séquence et les personnages, qui ne se touchent pas, ne voyagent pas non plus, ne peuvent pas non plus voyager. Pourtant, ils simulent. Ils simulent le plaisir du voyage. Ils simulent l'envie du voyage. Ils simulent l'ennui du voyage. Ils sont comme des enfants. Ils sont comme des enfants qui s'ennuient et qui jouent. Ils sont comme des enfants qui simulent et qui jouent. Ils jouent. |
C. : On
n'arrive pas. On n'y arrive pas. On n'y arrivera pas. On n'y
arrivera
jamais. On n'y arrivera jamais plus. B. : Mais le voyage. Mais un voyage... C. : se lève et quitte ce que l'on peut considérer comme une scène, quitte ce que l'on peut aussi considérer comme une pièce. La scène et la pièce ont ceci de commun qu'elles sont sans décor. B. : On pourrait imaginer que l'on voyage. On pourrait imaginer que l'on va voyager. On entend la voix de C. qui lit : que j'imagine une chèvre ou une chimère, il n'est pas moins vrai que j'imagine autant l'une que l'autre. A. : Les méditations métaphysiques. B. : Encore Descartes. A. : Encore. B. : Mais on pourrait imaginer la chimère du voyage, des ruines à visiter, Venise tapie dans la lagune, des guides touristiques, des jeux de piste, des petits déjeuners d'hôtel. A. : Encore. B. : On pourrait. A. : Mais on ne pourrait jamais s'aimer. On ne pourrait jamais imaginer que l'on s'aime. On ne pourrait jamais imaginer les images de cet amour inimaginable. |
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après le texte | |||||||||
Je n'ai pas
parlé du froid. Les outils, les matériaux indiquaient
de façon concordante qu'il ne fallait pas
parler du froid. Je n'ai pas parlé du froid. Je ne l'ai pas
cité. Je n'ai pas indiqué qu'il ne fallait pas en parler.
Les personnages ont évité le sujet. Pourtant,
le texte est froid. Pourtant, le texte s'est refroidi. En une
journée
et une nuit de pause, le
texte est devenu très froid. Il fait sortir
le personnage féminin qui ne revient que sous la forme, la forme
sonore de la voix du philosophe. Il évite le froid mais n'évite
pas, mais n'esquive pas l'amour, l'impossibilité de l'amour,
l'impossibilité
même de compenser par le voyage l'impossibilité de l'amour. Le
voyage à Venise, chimère
amoureuse, constante chimère
amoureuse dévoile son caractère chimérique, son caractère
entièrement chimérique. Le
voyage dans les ruines, l'excursion, l'incursion dans les ruines,
rappelle
son caractère essentiellement érotique, potentiellement érotique,
le cache cache. Alors il ne se passe rien. Il ne se passe plus rien. |
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4 mars | |||||||||
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Ne pas parler du froid. | Que j'imagine une chèvre ou une chimère, il n'est pas moins vrai que j'imagine autant l'une que l'autre. | Fuir. | La ville est tapie dans la lagune. | À fuir solitaire dans les ruines que nous visitions. | Je me suis enfermé avec la poussière de l'appartement. |