Je ne sais d'ailleurs plus
ce
qui faisait le charme de la veille, ce qui a fait le charme de la veille
et si même le charme était bien présent, le charme
était bien opérant puisque l'on dit que le charme opère,
puisque l'on dit que le charme devrait opérer.
Mais je me souviens que les
trois personnages ont parlé, que les trois personnages sont revenus
dans le texte et peut-être même sur la scène. Je me
rappelle cela et c'est suffisant pour que le texte continue.
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Gustav : nous
sommes comme la plupart des gens dans la rue. Ce
qui nous différencie des gens dans la rue c'est que personne ne
suppose que l'on dort parfois, personne ne suppose que l'on aime vraiment
parfois et que l'on souffre vraiment parfois. Nous sommes des personnages
à qui l'on n'accorde rien d'autre que l'espace exigu de leur rôle.
On ne sait même plus, vous ne savez même plus si nous sommes
mortels.
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Mais la question de la mortalité
des personnages n'est pas une bonne question. Un bon personnage, un personnage
publié, un personnage lu, un personnage joué, un personnage
visionné est un personnage qui a plusieurs vies, qui a plusieurs
morts et qui vit et qui meurt à mesure des lectures, des publications,
des copies de copies de films numérisés. Un personnage ne
meurt pas mais il n'est pas immortel. Un personnage n'est pas tué
mais il peut être éradiqué.
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