Diégèse
Le texte en continu
mardi 31 août 2010




2010
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« La seule joie que me donne un livre, c'est de l'avoir fini. »

Roland Barthes - Collège de France - séance du 8 décembre 1979











Ce que je retiens... (des années précédentes)
...puis ce que j'écris.
Je retiens qu'à la question insoluble de la durée de la vie, ou de la question de la durée de l'amour, qui est la même question tout en étant une autre question, s'adjoint la question de la durée de l'œuvre et non de sa taille. On dit d'un film qu'il dure longtemps ou qu'il ne dure pas longtemps et l'on indique sa durée sur les programmes. On ne dit pas d'un roman qu'il dure longtemps mais seulement parfois qu'il est long à lire, quand bien même la longueur de la lecture dépend très largement de qui le lit. Ce que la publication quotidienne sur l'internet modifie, ce n'est pas que ce soit sur l'internet et que cela, dans un fantasme culturel, s'opposerait alors au papier. C'est plus sérieusement que cela introduit la question de la durée dans l'écriture. Est-ce que cela va durer longtemps ? Et c'est pour cela même que ce travail, ici, celui-ci, se nomme « diégèse ».
Cela n'aura pas duré longtemps, ni le voyage, ni la conversation, ni le paysage ni les vagues sur la plage, ni la route, ni la montagne, ni la plaine empoussiérée.

Mais il y aura ce moment, dilaté à l'infini, de tes yeux à mon regard donnés.





...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait...
Barthes énonce que la seule joie que lui donne un livre - dans l'écriture, bien sûr et non dans la lecture - c'est de l'avoir fini. Il s'agit ici pour lui de « l'écrire avec objet » et non de « l'écrire sans objet » ou ce qu'il nomme aussi « écrire absolu ». Le plaisir de l'écriture d'un livre résiderait donc dans le fait de le terminer, ce qui renvoie au plaisir de la tâche accomplie, plaisir somme toute assez enfantin d'avoir terminé ses devoirs ou plaisir « traditionnel » du bel et bon ouvrage.

Mais si le plaisir de l'écriture du livre est là, où serait le plaisir de « l'écrire absolu » ? Nulle part. Il n'y a pas de plaisir car il n'y a pas de plaisir dans la manie. S'il y en avait une trace, ce serait seulement que cela dure longtemps et que l'on ne sache justement pas combien de temps cela va durer et que ne le sachant pas, puisse se déployer le fantasme que cela dure toujours, comme l'amour.











31 août






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Je ferai des listes et je verrai bien s'il en sort autre chose que l'ennui. Et si je vous demande si cela va durer longtemps encore ?
Est-ce que cela va durer encore longtemps ? La narration. Que je sache et que je connaisse ou que je ne sache rien et que je ne connaisse rien, il n'y a pas grande différence si je mesure cela à l'ensemble des connaissances passées ou à venir.
C'est le dernier jour de l'été pour moi... ... on fait mentir le temps... Vous avez remarqué ces troubles depuis longtemps ?