Diégèse
Le texte en continu
vendredi 8 janvier 2010




2010
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« Eh bien je dirais que, à ce niveau, toute explication de décision est incertaine, car on ne sait pas la part d'inconscient qui est engagée, ou la nature véritable du désir engagé. »

Roland Barthes - Collège de France - séance du 2 décembre 1978

« Mais en tuant le désir de l'autre, le désir des autres, il se peut que je tue tout simplement le désir de vivre. Si le corps de l'autre ne me trouble pas, ou, disons, si je ne peux jamais toucher le corps de l'autre, à quoi bon vivre ? Je pose la question, bien sûr, c'est tout. »

Roland Barthes - Collège de France - séance du 9 mars 1977











Ce que je retiens... (des années précédentes)
...puis ce que j'écris.
Je ne me souvenais plus que l'attente pouvait être violente. Je me souvenais que l'attente pouvait être douloureuse et je me souvenais aussi que c'était banal, que c'était commun et que c'était même habituel d'attendre douloureusement. Je ne me souvenais plus cependant de la violence de la douleur.
Ainsi, c'était il y a vingt ans, ou presque vingt ans et nous étions dans une ville du Sud qui ressemblait un peu à la ville où je suis ce soir. Je me souviens de la lumière et, par ce souvenir, je comprends comment les anges ont été imaginés, inventés, créés, car c'est bien dans la lumière que je te revois, et toute la rencontre flotte dans cette lumière magique.
Mais cette lumière n'est peut-être que ton sourire.





...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait...
Ce qui me touche dans le passage de Barthes, dans le second passage de Barthes cité aujourd'hui, dans le passage de 1977, du 9 mars 1977, c'est la fin, c'est l'incise qui, comme toute incise ne s'adresse à personne, ne s'adresse à personne en particulier, ni même en général. Ce « je pose la question, bien sûr, c'est tout », d'une petite voix, d'une petite voix assourdie, ce marmonnement, est une conjuration mais aussi une supplique, mais aussi une plainte, une plainte douloureuse.










8 janvier






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C'est assez douloureux de devoir se souvenir. Il suffit de ne pas attendre l'attente.
Je tue l'imaginaire et j'attends l'embellie.
Je vais pourtant faire effort et tenter de nouveau le même chemin où je m'étais engagé hier.
Il y a parfois des cris et des rires dans les maisons voisines. Je m'ennuie peu, d'ordinaire, trop angoissé pour cela, trop près de ce corps qui m'échappe.