Diégèse | Le texte en continu | ||||||||
jeudi 6 mai 2010 | 2010 | ||||||||
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du
texte |
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« Et
Valéry a dit : Proust divise et
nous donne la sensation de pouvoir diviser indéfiniment ce que les
autres écrivains ont accoutumé de franchir. » Roland Barthes - Collège de France - séance du 3 mars 1979 |
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Ce que je retiens... (des années précédentes) | ...puis ce que j'écris. | ||||||||
Je retiens de Descartes cette image forte de « la substance qui pense émergeant du néant. » Ainsi l'écriture ne serait pas l'expression d'une pensée ni même l'expression de la pensée mais l'expression de cette émergence du néant, une bouée provisoire qui maintient à la surface de l'abime du rien. | Je
te suis, sans la peur, sans la crainte et ton corps est
disponible à
mon regard, ton épaule à ma main. Nous ne sommes plus deux. |
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...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait... | |||||||||
Arnaud
Churin met en scène au Théâtre de la Bastille Les Fragments d'un
discours amoureux de Barthes.
J'y vais avec moins d'anxiété que de doute sur la possibilité de mettre
en spectacle ce texte. Je me trompais. Barthes, lecteur averti de La
Bruyère fait de ses figures des « scènes » qui dès lors
peuvent être
mises en scène. Il était plus difficile de respecter Barthes, de ne pas
le grimer et les comédiens y parviennent. Le parti pris est de
rehausser par le jeu et jusqu'au burlesque parfois l'humour de Barthes
qui, dans Les Fragments
s'exprime surtout par l'auto dérision ; Peu à peu je souris. Peu à peu
je ris. Barthes aurait sans doute aimé que son texte sorte des cénacles intellectuels et universitaires pour une scène de théâtre. Il aurait aimé de pouvoir vérifier ainsi ce que sa modestie l'aurait longtemps empêché de reconnaître : qu'il a signé avec ce livre une œuvre universellement accessible qui se transmet de poche en poche de l'adolescence à la vieillesse. |
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6 mai | |||||||||
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Il y a autre chose que les mots. |
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Et puisqu'il n'y a rien, et puisqu'il n'y a personne, puisqu'il n'y a personne sur scène, puisqu'il n'y a personne pour regarder la scène, pour faire semblant même de regarder la scène, il n'y a plus que l'écriture qui peut continuer, qui peut faire continuer, qui peut laisser continuer. | La forêt, dans un bruissement. | Car, au
contraire, que j'émerge du néant, moi,
c'est à dire une chose ou une substance qui pense, a été
manifestement beaucoup plus difficile que d'acquérir les connaissances
d'une multitude de choses que j'ignore, connaissances qui ne sont que
des
accidents de cette substance. (Descartes)
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Je ne vois plus les images à travers tes yeux et tu m'abandonnes sans trouble dans ma vision. |