Diégèse
Le texte en continu
jeudi 18 mars 2010




2010
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« Au fond ce qu'il y a de très difficile, aujourd'hui, c'est de tenir un discours vrai, c'est à dire un discours qui reproduise clairement les différentes voix dont est fait un sujet, dont est fait le sujet qui parle. »

Roland Barthes - Collège de France - séance du 20 janvier 1978











Ce que je retiens... (des années précédentes)
...puis ce que j'écris.
Je retiens ce retour de l'hiver, je retiens la brume, cette brume d'un hiver mourant, cette brume de l'hiver. De la même façon que Lacan, dans sa conférence de Louvain en 1972, profère que nous ne sommes pas certains que nous allons mourir, nous ne sommes jamais certains que le printemps puisse revenir. Ainsi, j'accueille avec incrédulité les prévisions de « temps de saison » car je ne sais pas ce que devrait être le temps de cette saison, sinon un temps d'hiver, sinon le temps d'hiver, sinon cela, l'espoir dans la crainte que le printemps revienne.
Au bout du chemin, nous avons traversé le fouillis des herbes, sans nous appeler, sans crier ni rire. Au bout du chemin, les murs de la citadelle dressés contre le ciel, écroulés, assoupis.
Je me souviens de toi sur un mur de la citadelle, et je suis le gardien de ce souvenir du lendemain, et j'ajoute un orage pour faire bonne figure au souvenir d'hier, toujours incompris.





...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait...
Tous ces mots de « diégèse », c'est peut-être cela, seulement cela et pourtant un projet très difficile, un projet impossible, qui serait le projet de reproduire les différentes voix de ce sujet qui parle, qui pour parler se souvient, pour se souvenir parle, dans un mouvement sans fin, qui attend sa fin.










18 mars






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Il suffit donc d'avoir encore un peu de patience pour retrouver le roman et avec le roman un peu de fiction. Parfois le soleil est couvert par la brume.
Ce temps-là, c'est aussi un fantasme. ... sans la brume, sans la brume qui enferme, qui ouate, douce, embrume, les matins. Je voudrais encore découvrir pour la première fois que les arbres ne sont pas morts, qu'ils se redonnent des feuilles, dans la douleur de l'éclosion, dans une poussée immense qui fatigue et épuise, qui pourrait même épuiser le regard de ceux qui les observent.
... je me suis soudain rappelé ton visage. ... je peux sentir encore ton odeur, presque, et me rappeler toujours la douceur de ta peau, que je n'ai pas caressée. La crête de la colline sur des monts légèrement embrumés...