Diégèse | samedi
6 novembre
2010 |
Le texte en continu | |
ce
travail est commencé
depuis 3963
jours (3 x 1321 jours) |
et son
auteur est en vie
depuis 18416 jours (24
x 1151 jours) |
2010 | |
ce qui représente 21,5193% de la vie de l'auteur | |||
hier | |
L'atelier du texte | demain |
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Roland
Barthes - Collège de
France - séance du 5 janvier 1980 « Des formes de continu : le récit, la dissertation, le traité... et des formes de discontinu, les fragments : aphorismes, pages de journal, paragraphes à la Nietzsche, etc. Voilà un peu quel est moi mon problème fantasmatique. C'est là que porte mon fantasme. » |
Ce que je retiens... (des années précédentes) | ...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait... | ...puis ce que j'écris. |
Il y a des jours où le
texte se fait
puis il y a des jours où le texte se continue. Il est sur sa
lancée,
sur une lancée. Il n'y a cependant pas de hiérarchie entre les jours du
texte, qu'il se continue ou qu'il se fasse ou encore qu'il se refasse
comme au jeu le joueur se refait. Le cadre dessiné qui accueille les
fragments et qui les suscite est désormais suffisamment établi pour que
jamais le texte ne se délite totalement, quand bien même, entre les
mots se dissimule le poison de la nostalgie qui pousse à toutes les
figures honnies, parmi lesquelles la métaphore, l'odieuse métaphore. |
Dans
son cours de 1979/1980, le dernier, Barthes déplace la question du
« quoi écrire ? » qui n'est plus celle d'avoir une idée,
d'avoir un
propos, une bonne idée, un propos intéressant mais celle de choisir une
forme, de trouver une forme nouvelle. « Qu'est-ce que vous
écrivez ? »demande-t-on à l'écrivain. S'il répond « un
roman », on peut lui demander
quelle en est l'histoire. S'il répond « un poème », le
« sur quoi » est
déjà plus difficile. Quant
à moi qui n'écris rien de connu, rien,
presque de décelable, il arrive encore que l'on me demande après
3963
jours de publication si, un jour, je vais « publier ». C'est
donc bien
qu'il y a une forme littéraire qui surplombe toutes les autres formes
et qui est une forme plastique : le livre. Le livre est à
l'écriture
contemporaine ce que le tableau est aux plasticiens de
maintenant : une
forme possible parmi d'autres formes possibles, qui ne sera cependant
utilisée que si le tableau correspond au propos de l'artiste. Mais aux
artistes contemporains aussi, il arrive encore qu'on leur demande s'ils
sont peintres et qu'on leur demande de peindre et que l'on exige des
tableaux. |
Tu
es l'entière métaphore des saisons assourdies
qui donnent à
la pluie la pluie et qui donnent au soleil le soleil. Tu es la métaphore immobile, la parfaite immanence. |