Diégèse | dimanche
2 janvier 2011 |
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ce
travail est commencé
depuis 4020
jours (22 x 3 x 5 x 67 jours) |
et son
auteur est en vie
depuis 18473 jours (72 x 13 x 29
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2011 | |
ce qui représente 21,7615% de la vie de l'auteur | |||
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François de La
Rochefoucauld - Maximes
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Ce
qui s'écrit |
Mathieu |
Quand
La Rochefoucauld évoque le supplice de la peine de mort, il ne s'agit
plus alors des vanités des jours mais d'une sorte de métaphysique de
l'urgence, d'un sauvetage. Lorsqu'il suggère que le sang froid du
condamné puisse être une forme de déni, il n'enlève pourtant au
condamné rien de sa dignité ni même à la solennité de la scène. Car il
s'agit bien d'une scène, qu'il suffit d'un mot pour mettre en place, et
ce mot, c'est "bandeau". Alors, il y a ce condamné à mort trop fier, ce
bandeau peut-être refusé et l'horreur d'une sentence absurde. |
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C'est
cette photo qui est le plus souvent utilisée par les comités de défense
de Madame Sakineh Ashtiani, condamnée à mort par lapidation en Iran.
Elle ressemble à la photo d'une pièce d'identité. Le visage de Madame
Ashtiani y paraît plus jeune qu'il ne l'est dans ses récentes
apparitions télévisées. Le visage est lissé par la surexposition ou la
retouche. Le visage est beau. Les lèvres sont sensuelles. Les yeux
mystérieux. Il y a bien dans cette photo une part du fantasme
occidental de la femme orientale, paradigme de l'image mythologique de
la femme dans nos sociétés, qui est mère et putain, dans une
oscillation de la folie des mâles. Mais Sakineh réactive le mythe particulier de la femme adultère, synthèse particulière de la mère et de la putain, qui mérite la mort par lapidation comme on jette des pierres aux démons, comme on tue de loin l'être trop impur afin qu'il ne puisse être touché même pour son exécution. C'est bien à propos de la femme adultère que Jésus dans les Évangiles renvoie les lapidateurs à leur propre péché : que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre. Ainsi, cette photographie de Sakineh renvoie davantage au mythe qu'à la personne d'une femme de plus de quarante ans, éprouvée par la détention. Ainsi, et quelle que soit la justesse de la cause, c'est bien une image de propagande. |