François de La
Rochefoucauld - Maximes -
Ce qui s'écrit
Mais qu'est-ce qui se joue ?
Il y a tout d'abord que le récit se déroule dans l'univers même du parfum, comme disent les publicitaires, et le film, de façon très littérale commence par cela. Cet univers, tout à la fois, est de science fiction, de synthèse et de carton pâte. La signature graphique est celle de Frank Miller, scénariste de bandes dessinées et notamment de Sin City, la cité du péché - ou du vice - sans doute le même péché que celui de la chanson de Dépêche Mode Strangelove, qui affirme « I give in to sin » que l'on pourrait traduire par « je m'adonne au péché. » Le garçon est d'ailleurs coiffé comme dans les années 1980 et porte un blouson qui rappelle celui du chanteur de Dépêche mode dans le « clip » de cette chanson qui sert de bande son dans une reprise exclusive exécutée par Bat for lashes. Les références culturelles sont nombreuses, voulant exprimer certainement la subtilité du nouveau parfum.
Cependant, pour être nombreuses - il y en a sans doute d'autres qui me sont inconnues - elles n'en sont pas moins littérales et se désignent comme références peinant ainsi à devenir des connotations. Ainsi, le spectateur peut donc produire des connotations non suggérées, voire paradoxales. Par exemple, il peut se tourner vers l'idée d'un univers factice. Le voyou est un faux voyou. La fille de mauvaise vie tatouée et au maquillage qui déborde un peu est à l'évidence un mannequin grimé. La conclusion de cette équation serait alors que le parfum est un faux parfum. Or Gucci est l'une des marques au monde les plus contrefaites. Curieux cependant que la campagne publicitaire le montre... et en fasse la publicité.
Il s'agirait donc d'un parfum un peu vulgaire, que l'on pourra trouver bientôt bon marché sur des étalages à la sauvette.