J'ai
été journaliste, avant de n'être plus que cet écrivain aux mots rares.
Mais être journaliste ne me convenait pas. J'avais fini par ne proposer
chaque jour au journal qu'une maxime des temps passés. Les moralistes
de tous les siècles commentaient l'actualité. C'était d'abord amusant
puis cela a fini par lasser.
Le parti pris
publicitaire
Certes,
pour distinguer le point de retournement de ce film, il faut d'abord
pouvoir dépasser l'exaspération que provoque la voix off féminine qui
vante les plaisirs de la glace et qui a ce ridicule de prétendre à la
sensualité puisque la glace serait un « voyage pour nos
sens ».
Puis je ne commenterai pas la coulure blanchâtre sur la cuillère, que
la femme porte à ses lèvres. Elle est littérale et par là sans intérêt.
En fait, le point de retournement est ailleurs et la question que le
spectateur peut se poser est la suivante ? Mais pourquoi y
va-t-elle
avec le dos de la cuillère ?
Mais l'expression « ne pas y aller avec le dos de la
cuillère »,
expression populaire figée, signifie que le prix proposé par le
marchand ou la marchande « qui n'y vont pas avec le dos de la
cuillère »
est exagéré.
Il faudrait donc en conclure, sur la base de cette publicité, que cette
glace est trop chère.
