Diégèse








jeudi 23 février 2012



2012
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hier



L'atelier du texte demain















Ce qui s'écrit











Noëmie Je n'ai pas envie d'évoquer Venise même si nous sommes désormais très proches de Venise. Je vais m'installer sur tous les Lidos et j'observerai la vieille cité carapace de loin, muette éperdue.
Je me souviens du temps où je croyais encore qu'il y avait un avenir et je ne regrette pas vraiment tous les temps passés qui se donnaient l'illusion d'un avenir, tous ces temps qui se disaient que ça changerait, que ça allait changer, que ça changerait bien un jour. Et cela ne change pas. Et je ne change pas. Et rien n'existe et le ciel n'existe plus, il n'a jamais existé et pourtant je me perds éperdue dans ce ciel qui n'existe pas, je le laisse en moi.
Puis je vais dîner et la nuit s'en mêle et j'écoute la musique le soir sans y croire vraiment.
Daniel Qu'est-ce qui se passe ? On dirait que tu es triste.
Noëmie Il y a ce jeune journaliste photographe qui est mort en Syrie. Cela m'est insupportable. Il y a cette difficulté particulière à être un personnage féminin que le monde est censé nous affecter plus particulièrement. Mais je sais que vous êtes tristes aussi.
Mathieu Il est resté longtemps ?
Noëmie Je ne sais plus, jusqu'à ce qu'il ait le sentiment de percevoir plus clairement les choses, ces choses en lui.
Gustav Je suis dans la difficulté, dans la difficulté permanente de pouvoir partir sans pour cela recommencer à produire des souvenirs. Et je ne veux pas de souvenirs dans lesquels de jeunes femmes et de jeunes hommes meurent violemment, meurent dans la violence.
Daniel C'est le monde qui parle comme les mains parlent aussi sur la nappe blanchie de ce restaurant italien qui sert ce vin d'oubli.










23 février






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Je ne regrette pas vraiment tous les temps passés qui se donnaient l'illusion d'un avenir, tous ces temps qui se disaient que ça changerait, que ça allait changer, que ça changerait bien un jour. Nous sommes désormais très proches de Venise.
Je ne sais plus, jusqu'à ce qu'il ait le sentiment de percevoir plus clairement les choses, ces choses en lui. ... comme les mains parlent aussi sur la nappe blanchie. Le ciel n'existe plus, il n'a jamais existé et pourtant je me perds éperdu dans ce ciel qui n'existe pas, je le laisse en moi.
Je vais m'installer sur tous les Lidos et j'observerai la vieille cité carapace de loin, muette éperdue. Je vais dîner et la nuit s'en mêle et j'écoute la musique le soir sans y croire vraiment.








2011 2010








Il y a une difficulté particulière à être un personnage féminin. la difficulté, que la difficulté permanente, est de pouvoir partir sans pour cela recommencer à produire des souvenirs