Diégèse








mardi 29 mai 2012



2012
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hier



L'atelier du texte demain















Ce qui s'écrit











Gustav Je ne vieillis pas. On me dit souvent que je ne vieillis pas. C'est que sans souvenirs, je n'ai pas d'âge et je n'ai même pas de reflet qui me permettrait de me chercher un âge par comparaison avec les silhouettes que je croise. Parfois, de cela, je doute et quand je considère que je doute, je crois me souvenir mais je ne me souviens pas et je continue ainsi de ne pas me souvenir et de ne pas douter. Tout cela, cette absence, qui est aussi une absence à moi-même,  ce n'est pas facile.
Noëmie Je trouve que tu vieillis pourtant et c'est que je pense que nous t'avons déjà rendu des souvenirs. Tu les refuses parfois mais ils sont là et ils agissent à ton insu. Ce sont parfois même des souvenirs joyeux.
Mathieu Je ne m'inquiète pas car j'ai pris l'habitude de partager les labyrinthes de Gustav. Je sais que quand il commence à parler de sa totale absence de souvenir, c'est qu'il entrevoit le souvenir et puis soudain, tout devient souvenir, le temps qu'il fait comme le sommeil, et le soleil même. Puis il oublie car le propre du souvenir, c'est bien évidemment l'oubli.
Daniel Je sais tout cela. Je refais cette visite de calvaires en calvaires, de crêpes en crêpes, avec un peu de cidre et trois mots de prières, avec vous, comme nous l'avons déjà faite plusieurs fois et comme nous la referons ensemble encore, plusieurs fois, dans ce goût particulier de la Bretagne. Dans les prés en pente d'herbe verte, il semble que l'on pourrait partir en roulades, tête la première.










29 mai







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J'avais pris l'habitude de partager les labyrinthes de Gustav. Je pense que nous t'avons déjà rendu des souvenirs.
Ce n'est pas facile.
Et quand je considère que je doute...
Je refais cette visite de calvaires en calvaires, de crêpes en crêpes, avec un peu de cidre et trois mots de prières.
... il semble que l'on pourrait partir en roulades, tête la première.








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Sans souvenirs, je n'ai pas d'âge et je n'ai même pas de reflet qui me permettrait de me chercher un âge par comparaison avec les silhouettes que je croise. Puis tout devient souvenir, le temps qu'il fait comme le sommeil, et le soleil même.