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Ce
qui s'écrit |
Mathieu
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Qui
suis-je quand je dors ?
Cela semble une interrogation superflue. Elle est en fait essentielle
car rien ne doit jamais, rien ne prouve jamais que l'on demeure soi
dans le sommeil et c'est de cette incertitude ontologique que naissent
les fantasmes, l'imaginaire, le rêve. Mais aujourd'hui, je
ne me suis pas réveillé. Je ne
sais
plus rien des mouvements de mon corps. J'éprouve cependant la continuité
du temps, terrible.
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Noëmie
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Quand
je je suis pas là, tu
sais que je ne suis pas
là
et pourtant tu sais que j'existe. C'est ce que l'on appelle la
permanence de l'objet. C'est aussi ce que l'on perd quand dans le
sentiment amoureux où l'on doute de l'existence de l'être aimé alors
même qu'il est présent. C'est ainsi qu'un jour j'ai compris qu'en fait, je ne savais
rien. Gustav a cette chance d'avoir perdu la mémoire et de ne se
souvenir que de ce qu'il désire. Et moi, de
quoi pourrais-je me souvenir si j'avais perdu la mémoire ?
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Gustav
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Je
ne sais pas. Nous sommes à Balestrate
qui se prélasse
dans le tourisme. Cela suffit. Le souvenir se dissout
dans la description simple de la simplicité du monde. |
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Daniel
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J'ai
toujours l'impression que les personnages ont
envie
de sortir du texte. C'est sans doute parce que ce texte n'étant pas
un livre, il n'est pas assez solennel. Car si le livre est
devenu solennel c'est parce qu'il conserve, malgré tout cela, une part
du mystère de l'être. Il invite à la circonspection. |
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