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Ce
qui s'écrit |
Mathieu
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Pour
essayer de t'aider dans la quête de tes souvenirs, il
m'est arrivé d'accrocher des souvenirs aux lampadaires des rues que je
parcourais. Je
voulais réparer
tes souvenirs. La ville devenait un présentoir de souvenirs plus ou
moins neufs, plus ou moins intéressants. Il y en avait pour tous les
goûts, ou presque.
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Gustav
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Ça ne marche pas.
C'est un problème que rien ne marche avec moi. Tes souvenirs accrochés
demeuraient accrochés et nous reprenions notre destination. |
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Noëmie
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Je n'ai encore aucune
destination. Je suis littéralement un personnage sans destination.
Parfois un sourire
qui m'échappe... Même ce sourire, je ne sais pas à qui il est
destiné.
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Daniel
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La
question de la destination, en écriture, c'est comme la question du
format. Dès que l'on
pose la
question du format, l'écriture est formatée. Dès que l'on pose la
question de la destination, l'écriture se destine à la lecture. Car
l'écriture s'échappe. Car
l'écriture est ailleurs,
juste ailleurs, juste un
peu ailleurs. Il n'y aurait qu'un projet qui vaille, qui vaille
vraiment : ce serait
écrire jusqu'à ce
qu'il ne reste
rien de soi, qu'il y ait aucun reste, que tout devienne œuvre, que
tout devienne l'œuvre, sans répit.
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