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Ce
qui s'écrit |
Noëmie
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Nous
serons
bientôt à l'approche de l'Italie d'automne et les nouvelles d'un
monde épars et troublé me parviennent même. Je pourrais entendre si
j'étais plus attentive encore des bruits de guerre, des bruits. Alors
nous allons vers l'Italie. Je ne sais pas si je
choisis l'hiver pour l'Italie ou si
l'Italie ne m'accepte qu'en hiver, quand les plages sont vidées,
quand les hôtels ferment, quand le pays entier peut se livrer au
culte des processions et et de la superstition. Il n'y a que
l'Italie qui puisse me
préparer
doucement au Nord.
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Gustav
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Je
me
souviens, je crois, de ce voyage italien, du détroit de Messine et d'un
peu de Sicile mais
tout cela n'est que reconstitution, je le crains. Cependant, c'est peut-être
une transition vers un retour du souvenir. Pour autant, tout
souvenir n'est jamais qu'une reconstitution. Mais c'est peut-être un
espoir.
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Mathieu
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Il
ne faut pas l'écouter parler de ses souvenirs. Il
a une certaine habitude de juger inconsidérément, aurait pu dire
Descartes. Il prend ses souvenirs pour des récits reconstitués quand ce
sont ces récits qui le reconstituent. Et moi je suis seul dans cette chambre trop douce.
Mais il
y a de la douceur dans la solitude comme il y a de la douceur dans
l'automne et même dans l'hiver et cette douceur réside entièrement dans
l'atténuation du monde, l'atténuation des bruits, l'atténuation des
couleurs. C'est de cette atténuation que viennent les souvenirs.
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Daniel
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Je
fabrique des souvenirs
complexes qui donnent des texte complexes. Pastichant Péguy je peux
affirmer que j'écris des textes complexes parce que le monde est
complexe car le
monde ne craint
pas, en fait ne craint pas du tout la complication, la complexification.
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