Diégèse








samedi 12 janvier 2013



2013
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L'atelier du texte demain











Gustav Je dois reconnaître qu'avec l'âge je développe un penchant pour l'allégorie. Je n'ai pas à craindre de perdre la mémoire puisque cela est accompli depuis plusieurs années déjà. L'allégorie reposera l'imaginaire du vieillard que je deviendrai. Elle me libèrera de ce corps tavelé. Je ne me persuade de rien, ni même que je suis attaché à tout ce corps, à ces mains qui vieillissent et dont le vieillissement même leurre l'esprit qui ne vieillit pas, qui se rassemble encore pour faire danser le corps, alors que tout occupé à se persuader que le corps n'existe pas, il devrait lâcher prise, enfin, laisser les mains vieillir sans contrainte. Je n'ai pas à craindre non plus de parler seul car je parle déjà tout seul. Pourtant, ce n'est pas que j'ai des choses à dire, ce n'est pas que je doive dire des choses, que ce soit irrépressible. Ce n'est pas que j'aurai à craindre la solitude. Les personnages sont déjà bien seuls. Ainsi, parmi toutes les allégories, celle que je préfère, c'est la frontière. Je sais que j'habiterai bientôt près d'une frontière animée, que je m'y rendrai chaque jour jusqu'à en être empêché. Je ferai de cela un texte, si l'époque supporte encore qu'il y ait des textes. Je serai à la frontière et j'y serai allégoriquement. Car en fait, nous connaissons exactement toutes les étapes du voyage et comme le dit La Rochefoucauld, il n'y a guère de personnes qui dans le premier penchant de l'âge ne fassent connaître par où leur corps et leur esprit doivent défaillir.










12 janvier






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Nous connaissions exactement toutes les étapes du voyage. Mais les personnages sont aussi bien seuls.
Ce n'est pas que j'ai des choses à dire, ce n'est pas que je doive dire des choses, que ce soit irrépressible.
Je ne me persuade de rien, ni même que je suis attaché à tout ce corps, à ces mains qui vieillissent et dont le vieillissement même leurre l'esprit qui ne vieillit pas, qui se rassemble encore pour faire danser le corps, alors que tout occupé à se persuader que le corps n'existe pas, il devrait lâcher prise, enfin, laisser les mains vieillir sans contrainte...










2012 2011 2010








Il n'y a guère de personnes qui dans le premier penchant de l'âge ne fassent connaître par où leur corps et leur esprit doivent défaillir.

François de La Rochefoucauld
Maximes

Est-ce que l'époque supporte encore qu'il y ait des textes ?