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Noëmie
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C'est l'automne,
encore une fois, cet automne amoureux des souvenirs amoureux, qui ramène avec insistance ce vieux poème de l'enfance, de Verlaine,
appris par cœur et récité et qui revient et qui reprend de la force, et
qui reprend de la vigueur. L'automne fixe sur des chimères ce manque
et cette douleur de la vie qui sont aussi de l'été, du printemps et de l'hiver, mais que l'automne empourpré acidule.
Alors, les jours qui vont venir, je m'arrêterai parfois pour dégourdir le corps coincé
dans la vieille voiture. Je regarderai les arbres qui s'émeuvent et j'imaginerai que tu es de retour. Je sais que je frissonnerai. Pourtant, il n'y a vraiment rien à
craindre. Comme le savait La Rochefoucauld, il est impossible d'aimer une seconde fois ce qu'on a véritablement cessé d'aimer.
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