Diégèse




vendredi 6 juin 2014



2014
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La Fortune des Rougon2




Les plus fins politiques de Plassans, ceux qui dirigeaient le mouvement réactionnaire, ne flairèrent l'Empire que fort tard. La popularité du prince Louis-Napoléon leur parut un engouement passager de la foule dont on aurait facilement raison. La personne même du prince leur inspirait une admiration médiocre. Ils le jugeaient nul, songe-creux, incapable de mettre la main sur la France et surtout de se maintenir au pouvoir. Pour eux, ce n'était qu'un instrument dont ils comptaient se servir, qui ferait la place nette et qu'ils mettraient à la porte lorsque l'heure serait venue où le vrai prétendant devrait se montrer. Cependant, les mois s'écoulèrent, ils devinrent inquiets. Alors seulement ils eurent vaguement conscience qu'on les dupait. Mais on ne leur laissa pas le temps de prendre un parti ; le coup d'État éclata sur leurs têtes, et ils durent applaudir. La grande impure, la République, venait d'être assassinée. C'était un triomphe quand même. Le clergé et la noblesse acceptèrent les faits avec résignation, remettant à plus tard la réalisation de leurs espérances, se vengeant de leur mécompte en s'unissant aux bonapartistes pour écraser les derniers républicains.
La Fortune des Rougon
Émile Zola
1870
L'Empire ne pouvait être pour eux qu'une période transitoire entre deux états dont l'un était honni et l'autre espéré, mais comme on espère le paradis quand on croit en Dieu par conformisme. C'est certainement ce manque de ferveur véritable qui laissa durablement la famille royale et son dernier rejeton aux périphéries de l'Histoire. La fille ainée de l'Église avait la cuisse légère et préférait se donner à un gandin que de rentrer dans le droit chemin des Bourbon. C'est aussi, sans doute, que le gandin dont il était question était lui-même le pantin de forces qui le dépassaient et dont un, personnage comme Guizot était un des plus sûrs représentants. On avait glissé dans la tête des principaux maitres de forge que la France, sous ce régime instable qui, chaque jour, inventait des idéaux et voulait même émanciper les femmes, la France prenait du retard sur Albion, sa rivale ancestrale, qui avait essaimé outre Atlantique et bénéficiait ainsi de capacités d'exportation nouvelles. Il fallait pour eux que la France régnât sur l'Afrique et développât ses comptoirs asiatiques. Il leur fallait s'enrichir et Louis-Napoléon serait l'effigie la plus commode de leur projet.
Zola augmenté
Daniel Diégèse
2014










6 juin







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