Diégèse




vendredi 9 mai 2014



2014
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La Fortune des Rougon2




Tant que les enfants ne furent pas bacheliers, les époux, qui les maintenaient au collège, grâce à d'énormes sacrifices, vécurent dans l'espérance de leur succès. Et même, lorsqu'ils eurent obtenu leur diplôme, Félicité voulut achever son œuvre ; elle décida son mari à les envoyer tous trois à Paris. Deux firent leur droit, le troisième suivit les cours de l'École de médecine. Puis, quand ils furent hommes, quand ils eurent mis la maison Rougon à bout de ressources et qu'ils se virent obligés de revenir se fixer en province, le désenchantement commença pour les pauvres parents. La province sembla reprendre sa proie. Les trois jeunes gens s'endormirent, s'épaissirent. Toute l'aigreur de sa malchance remonta à la gorge de Félicité. Ses fils lui faisaient banqueroute. Ils l'avaient ruinée, ils ne lui servaient pas les intérêts du capital qu'ils représentaient. Ce dernier coup de la destinée lui fut d'autant plus sensible qu'il l'atteignait à la fois dans ses ambitions de femme et dans ses vanités de mère. Rougon lui répéta du matin au soir : « Je te l'avais bien dit ! » ce qui l'exaspéra encore davantage.
La Fortune des Rougon
Émile Zola
1870
C'est aussi que ni Félicité ni Pierre ne connaissaient rien à Paris et qu'ils ne pouvaient, en conséquence, pas mesurer ce que cela représente, pendant toutes les années d'études, d'y être désigné, reconnu, montré parfois, comme provincial. Il y a d'abord l'accent. Les fils Rougon avaient celui de la Provence et mêlaient parfois, même après leurs années de collège, leur français à quelques mots de patois. Ce seul accent, que l'émotion ou la colère faisaient parfois éclater dans toute sa sonorité, les faisait reconnaître. Il y a ensuite la mise. Savoir comment s'habiller et quoi mettre selon les circonstances relève à Plassans de la tradition et de sa condition dans la société. Un boucher s'habille en boucher, un clerc de notaire en clerc de notaire. Les femmes qui s'autorisent des fantaisies en dehors des fêtes sont regardées comme volages. S'habiller en dehors de sa classe relève du sacrilège. Rien de cela à Paris. Des hommes habillés en princes sont des brigands de grand chemin quand de pauvres hères en guenilles sont héritiers de fortunes considérables. Celui-là avec une pelisse râpée est un écrivain célèbre quand cette belle dame en calèche est une demi-mondaine dont les frasques ne nuisent en rien à sa célébrité.La fille Puech n'avait en rien préparé ses fils à affronter ces bouleversements de la société.
Zola augmenté
Daniel Diégèse
2014










9 mai






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