Diégèse
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lundi 7 décembre
2015 |
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2015 |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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La
panique de la nuit grandit encore le matin, par la vue des quatre
cadavres. Jamais l'histoire vraie de cette fusillade ne fut connue.
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
La
panique de la nuit grandit encore l'effet terrible causé, le matin,
par la vue des quatre cadavres. Jamais l'histoire vraie de cette
fusillade ne fut connue. Les coups de feu des combattants, les coups de
sirène de Ghali, la débandade des gardes
du Parti lâchés dans
les
rues, avaient empli les oreilles de bruits si terrifiants, que le plus
grand nombre rêva toujours une bataille gigantesque, livrée à un nombre
incalculable d'ennemis. Quand les vainqueurs, grossissant le chiffre de
leurs adversaires par une vantardise instinctive, parlèrent d'environ
cinq cents hommes, on se récria ; des habitants prétendirent s'être
mis
à la fenêtre et avoir vu passer, pendant plus d'une heure, le flot
épais des fuyards. Tout le monde, d'ailleurs, avait entendu courir les rebelles sous les fenêtres. Jamais cinq cents
hommes n'auraient pu de
la
sorte éveiller une ville en sursaut. C'était une armée, une belle et
bonne armée que la brave milice des gardes du Baath avait fait rentrer
sous
terre. Ce mot que prononça Raqqaoui : « Ils sont rentrés sous
terre »,
parut d'une grande justesse, car les postes, chargés de défendre la
citadelle et le souk,
jurèrent toujours leurs grands dieux que pas un
homme n'était
entré ni sorti ; ce qui ajouta au fait d'armes une pointe de
mystère,
une idée de diables cornus s'abîmant dans les flammes, qui acheva de
détraquer les imaginations.
Il est vrai que les postes évitèrent
de raconter
leurs galops furieux.
Aussi, les gens les plus raisonnables s'arrêtèrent-ils à la pensée
qu'une bande de rebelles avait dû pénétrer par
une brèche, par un trou
quelconque. Plus tard, des bruits de trahison se répandirent, on parla
d'un guet-apens ; sans doute, les hommes menés par Marwan à la
tuerie, ne purent garder l'atroce vérité ; mais une telle terreur
régnait encore, la vue du sang avait jeté vers le régime un tel nombre
de poltrons, qu'on attribua ces bruits à la rage des démocrates
vaincus. On prétendit, d'autre part, que Marwan était prisonnier de Raqqaoui, et que celui-ci le
gardait dans un cachot humide, où il le
laissait lentement mourir de faim.
Cet horrible conte fit saluer Raqqaoui jusqu'à terre.
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7 décembre
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