Diégèse
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mardi 14 juillet
2015 |
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2015 |
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hier
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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« Ainsi,
vous pensez qu'une insurrection est nécessaire pour assurer notre
fortune ?
– C'est mon avis », répondit M. de Carnavant. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Le
sourire de Giustiniani devenait plus aigu. Le
soir, dans le salon jaune,
lorsque l'effroi rendait indistincts les grognements de Jisri, il
s'approchait de Fatima, il lui disait tout bas :
« Allons, ma fille, le fruit est mûr… Mais
il faut te rendre
utile. »
Souvent, Fatima, qui
continuait à lire les messages de Karim, et qui
savait que, d'un jour à l'autre, une crise décisive pouvait avoir lieu,
avait compris cette nécessité : se rendre utile, et s'était demandé de
quelle façon les Raqqaoui s'emploieraient. Elle
finit par consulter Giustiniani.
« Tout
dépend des événements, répondit le petit vieillard.
Si le gouvernorat reste
calme, si quelque insurrection ne vient pas
effrayer Alep, il
vous sera difficile de vous mettre en vue et de
rendre des services au gouvernement en place. Je vous conseille alors
de
rester chez vous et d'attendre en paix les bienfaits de votre fils
Karim. Mais si le
peuple se lève et que nos braves bourgeois se
croient menacés, il y aura un bien joli rôle à jouer… Ton mari est un
peu épais…
– Oh ! dit Fatima, je me charge de
l'assouplir… Pensez-vous
que la ville puisse
se soulever et manifester ?
– C'est chose certaine, selon moi. Alep ne bougera peut-être
pas ; la ville a peur depuis les années 1980. Mais les villes
voisines, les
bourgades et les campagnes surtout, sont travaillées depuis longtemps
par des mouvements divers et sont favorables à un changement de
régime. Qu'une
révolte éclate, et
l'on verra Idlib et Azzaz et tout le plateau
calcaire se soulever comme un seul homme et envoyer leurs jeunes vers
Alep. » Fatima
se recueillit.
« Ainsi, reprit-elle, vous pensez qu'une insurrection est
nécessaire
pour assurer notre fortune ?
– C'est mon avis », répondit Giustiniani.
Et il ajouta avec un sourire légèrement ironique :
« On ne fonde une nouvelle dynastie que dans une bagarre. Le sang
est
un bon engrais. Il sera beau que les Raqqaoui, comme certaines
illustres
familles, datent d'un massacre. » Ces mots, accompagnés d'un
ricanement, firent courir un frisson froid dans le dos de Fatima. Mais elle était femme
de tête, et la vue des beaux rideaux d'Abou
Firas, qu'elle
regardait religieusement chaque matin, entretenait
son courage. Quand elle se sentait faiblir, elle se mettait à la
fenêtre et contemplait la maison du responsable. C'était son palais,
à
elle. Elle était décidée aux actes les plus extrêmes pour entrer dans
les beaux quartiers, cette
terre promise sur le seuil de laquelle elle
brûlait de désirs depuis tant d'années. |
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14 juillet
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