Diégèse





mercredi 11 novembre 2015



2015
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#ZOLA - #FortunedesRougon




Depuis deux jours, les bandes d'insurgés avaient interrompu toutes les communications. Plassans se sentait en plein pays de rébellion. 134










Alep 2011 - Décalque



en continu
On était au mardi, et les marchands de fruits et de légumes de la porte d'Antioche s'affairaient. Seules les boutiques pour les touristes avaient cru préférable de demeurer fermées. La vie semblait presque normale à Alep ce jour-là. Dès qu'elle fut assemblée, la commission provisoire qui ne se composait plus que de cinq membres, en comptant le président, déclara que c'était là une imprudence impardonnable. Bien que la sentinelle laissée sur les toits du souk n'eût rien vu, il fallait tenir la ville calme. Alors Raqqaoui décida que l'on déclarerait le couvre-feu, afin de pouvoir laisser l'armée circuler librement dans la ville quand elle finirait par arriver. Cette mesure, prise pour rassurer la population, porta l'épouvante à son comble.
Et rien ne fut plus curieux que cette ville qui
se figeait et se vidait peu à peu, fermant ses boutiques, rangeant ses étals, laissant ses autobus dans les garages, tout cela sous le clair soleil, en ce début de vingt-et unième siècle.
Quand
Alep se fut vidée en son centre de toute vie et de toute activité habituelle,  comme énuclée, laissant la citadelle seule veiller sur les quartiers pétrifiés, quand elle se fut figée comme une forteresse assiégée aux approches d'un assaut, une angoisse mortelle passa sur les immeubles mornes. À chaque heure, du centre de la ville, on croyait entendre des fusillades éclater dans les faubourgs. On ne savait plus rien, on était au fond d'une cave, d'un trou muré dans l'attente anxieuse de la délivrance ou du coup de grâce. Depuis deux jours, les bandes de rebelles qui battaient la campagne, avaient interrompu toutes les communications filaires. Alep, isolée sur le plateau où elle est bâtie, se trouvait séparée du reste de la Syrie. Elle se sentait en plein pays de rébellion ; autour d'elle, les appels au djihad retentissaient, avec des clameurs de fleuve débordé. La ville, abandonnée et frissonnante, était comme une proie promise aux vainqueurs, et les habitants passaient, à chaque minute, de la terreur à l'espérance, en croyant apercevoir de leur fenêtre, derrière les rideaux, tantôt des rebelles et tantôt des uniformes de soldats. La ville jadis si joyeuse et insouciante éprouvait ce qu'était la terreur.










11 novembre







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