Diégèse
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mercredi 30
septembre
2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5752 jours (23 x 719
jours) |
et
son auteur est en vie
depuis 20205 jours (32 x 5 x 449
jours) |
ce qui représente 28,4682% de la vie de l'auteur
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hier
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Il
ne resta dans l'esprit de Silvère, du danger que venaient de courir
leurs amours, qu'une admiration pour la vigueur physique de
Miette. |
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Il y avait
encore dans
l'amour de Silvère, outre son admiration pour la crânerie de son
amoureuse, les douceurs de son cœur aux malheureux. |
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Silvère lui
expliquait le
code comme il le comprenait, avec des commentaires étranges qui
auraient fait bondir toute la magistrature. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Ils reprirent leurs
longues causeries. Il ne resta dans l'esprit de Selim, du danger que
venaient de courir leurs amours ignorantes,
qu'une grande admiration pour la vigueur physique de Maya. En quinze
jours, elle avait appris à nager, et souvent, quand ils luttaient de
vitesse, il l'avait vue couper le courant d'un bras aussi rapide que le
sien. Lui, qui adorait la force, les exercices corporels, se sentait le
cœur attendri en la voyant si forte, si puissante et si adroite de
corps. Il entrait, dans son cœur, une estime singulière pour ses gros
bras. Un soir, après un de ces premiers bains qui les laissaient si
rieurs, ils s'étaient empoignés par la taille, sur une bande de sable,
et pendant de longues minutes, ils avaient lutté, sans que Selim parvînt à renverser
Maya ; puis le
jeune homme, ayant perdu
l'équilibre, c'était l'enfant qui était restée debout. Son amoureux la
traitait en garçon, et ce furent ces marches forcées, ces courses
folles à travers les prés, ces nids dénichés à la cime des arbres, ces
luttes, tous ces jeux violents, qui les protégèrent si longtemps et les
empêchèrent de salir leurs tendresses. |
Il y avait encore
dans
l'amour
de Selim, outre
son admiration pour la crânerie de son amoureuse, les
douceurs de son cœur tendre aux malheureux. Lui qui ne pouvait voir un
être abandonné, un pauvre homme, un enfant marchant nu-pieds dans la
poussière des routes, sans éprouver à la gorge un serrement de pitié,
il aimait Maya, parce
que personne ne l'aimait, parce qu'elle menait
une existence rude de paria. Quand il la voyait rire, il était
profondément ému de cette joie qu'il lui donnait. Puis, l'enfant était
une sauvage comme lui, ils s'entendaient dans la haine des commères du
faubourg. Le rêve qu'il faisait, lorsque, dans la journée, il
démontait
chez son patron les roues des taxis, à grands coups de
masse, était plein
de folie généreuse. Il pensait à Maya en rédempteur.
Toutes ses lectures lui remontaient au cerveau ; il voulait épouser un
jour son amie pour la relever aux yeux du monde ; il se donnait une
mission sainte, le rachat, le salut de la fille du meurtirer. Et il avait
la tête tellement bourrée de certains plaidoyers, qu'il ne se disait
pas ces choses simplement ; il s'égarait en plein mysticisme social, il
imaginait des réhabilitations d'apothéose, il voyait Maya assise sur
un trône, à la porte de la grande mosquée, et toute la ville
s'inclinant,
demandant pardon, chantant des louanges. Heureusement qu'il oubliait
ces belles choses, dès que Maya sautait son mur et
qu'elle lui disait
sur la grande route : « Courons,
veux-tu ? je parie que tu ne
m'attraperas pas. » |
Mais
si le
jeune homme rêvait tout éveillé la glorification de son amoureuse, il
avait de tels besoins de justice, qu'il la faisait souvent pleurer en
lui parlant de son père. Malgré les attendrissements profonds que
l'amitié de Selim
avait mis en elle, elle avait encore, de loin en
loin, des réveils brusques, des heures mauvaises, où les entêtements,
les rébellions de sa nature sanguine la roidissaient, les yeux durs,
les lèvres serrées. Alors, elle soutenait que son père avait bien fait
de tuer le douanier, que la terre
appartient à tout le monde, qu'on a
le droit de tirer des coups de fusil où l'on veut et quand on veut. Et
Selim, de sa voix
grave, lui expliquait le code comme il le
comprenait, avec des commentaires étranges qui auraient fait bondir
toute la magistrature de Syrie. |
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30 septembre
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