Ces élections
sont dérisoires. Mais l'héroïsme et la sainteté avec
lesquels, moyennant lesquels on obtient des résultats dérisoires,
temporellement dérisoires, c'est tout ce qu'il y a de plus grand, de
plus sacré au monde. C'est tout ce qu'il y a de plus beau. Vous nous
reprochez la dégradation temporelle de ces résultats, de nos résultats.
Voyez vous-mêmes. Voyez vos propres résultats. Vous nous parlez
toujours de la dégradation républicaine. La dégradation de la mystique
en politique n'est-elle pas une loi commune. |
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Les
protagonistes de cette émission télévisée ont méconnu les
subtilités de l'agencement d'un axe sémantique essentiel, l'axe des
connotés, par lequel circulent les métaphores. Il n'est pas possible de
contrôler entièrement, dans un message, sa part de métaphore.
On peut
même penser, en utilisant le vocabulaire de la biologie, que dans
chaque message, il y a des traces de métaphore. Il n'est donc pas
possible de contrôler parfaitement ni la littéralité, ni le connoté. Il
n'est donc pas possible d'éradiquer la part d'incertitude et de
malentendu qu'il y a dans chaque échange sémantique. C'est bien ce que
déplorent les pouvoirs. Il n'y aurait qu'un seul usage sémantique qui
dépasse l'axe des connotés, et qui atteint celui de la métamorphose, et
ce serait celui de la littérature, ce serait celui de l'art, ce serait
celui de la mystique. C'est d'ailleurs ce que professait Kafka.
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