Diégèse




mercredi 25 mai 2016 écrit le dimanche 29 mai pour des raisons techniques
2016
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#Péguy-Pasolini - les textes de Diégèse 2016 -










Ce prix, cette valeur propre de l'affaire Dreyfus apparaît encore, apparaît constamment, quoi qu'on en ait, quoi qu'on fasse. Elle revient malgré tout, comme un revenant, comme une revenante. Ce qui double la preuve, ou plutôt ce qui fait la preuve, c'est qu'elle ne se manifeste pas seulement dans un sens, dans l'un des deux sens, mais ce qui fait la preuve (rien ne prouve autant que le mal), c'est hélas qu'elle prouve, qu'elle se manifeste également dans tous les deux sens. Elle a dans le bon sens, dans le sens mystique, une force incroyable de vertu, une vertu de vertu incroyable. Et dans le mauvais sens, dans le sens politique, elle a une force, une vertu de vice incroyable. Aujourd'hui encore, aujourd'hui comme toujours, aujourd'hui plus que jamais on ne peut pas en parler à la légère, on ne peut pas en traiter légèrement, on ne peut pas en parler d'un air détaché. On ne peut pas en parler sans se passionner, aussitôt. Aujourd'hui comme jamais tout propos qui se tient, tout article de revue ou de journal, tout livre, tout cahier qui s'écrit de l'affaire Dreyfus a en lui, porte en lui on ne sait quel virus, quel point de virus qui nous travaille infatigable. On n'en peut point toucher un mot qui ne soit nocif et sacré. Nous n'en souffrons que trop, quelquefois, aux cahiers, le jeudi. Mais c'est la marque même et le signe de la valeur, du prix propre le signe de l'élection.
Pour la plupart des commentateurs des élections présidentielles autrichiennes, le pire a été évité de justesse, qui aurait conduit au pouvoir d'un pays de l'Union européenne un leader d'extrême-droite populiste. Et l'opinion publique croit - ou fait semblant de croire - que ce serait la première fois qu'un pays membre de l'Union serait gouverné par l'extrême-droite. L'Europe serait donc de nouveau sous la menace fasciste ! Il faut mieux y regarder. Depuis octobre 2015, en Pologne, les conservateurs du parti Droit et Justice gouvernent le pays. Dérive fasciste possible en Pologne ? C'est presque le titre de l'article publié dans le journal Le Monde par la sociologue Ewa Bogalska-Martin : La Pologne n'est pas à l'abri d'une dérive fasciste. Depuis, le gouvernement polonais a montré qu'il endossait en tout cas une dérive autoritaire : bonneteau sur le tribunal constitutionnel, mise au pas des médias avec licenciements de journalistes jugés incompatibles avec la politique gouvernementale, arrêt du financement social de la fécondation in vitro, censure au théâtre... Autre pays : la Hongrie. Elle est gouvernée depuis 2012 par la coalition du parti conservateur FIDESZ et du KNDP, coalition qui rassemble 68% des députés. C'est ce gouvernement qui n'a pas hésité à recourir au travail forcé de prisonniers pour édifier un mur de barbelés anti-migrants. La menace en Autriche devrait donc avoir un aspect de déjà-vu.
Charles Péguy - Notre Jeunesse  -
Péguy-Pasolini - diégèse 2016 - texte continu #11










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