Diégèse




lundi 14 mars 2016



2016
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#Péguy-Pasolini - les textes de Diégèse 2016 -










Mars 1974
 
Les intellectuels en 68 : manichéisme et orthodoxie de la « Révolution pour demain » 
Dramma, pour une enquête sur les interventions politiques des intellectuels.

Voici quelques années, il y eut un moment pendant lequel il semblait chaque jour que la Révolution aurait lieu le lendemain. Avec les jeunes qui — à partir de 1968 — croyaient à une révolution imminente qui aurait renversé et détruit dans ses fondements le Système (comme l'on disait alors à tout bout de champ, ce qui l'a fait rougir), on trouvait également des intellectuels pas si jeunes que ça, ou carrément à cheveux blancs.
Cette certitude d'une « Révolution pour demain » ne trouve pas en eux les mêmes justifications que chez les jeunes ; ils se sont rendus coupables de manquement au premier devoir d'un intellectuel : se livrer avant toute autre chose, et sans complaisance d'aucun genre, à un examen critique des faits. Et si, pour dire vrai, l'on a fait durant ces journées des orgies de diagnostics, ce qui leur manquait était la réelle volonté de critique.

Qui parle des « intellectuels » ? Principalement ceux qui considèrent que ces « intellectuels » sont des charlatans et des parasites. En France, de surcroît, il est souvent convenu que, par ellipse, le terme signifie « intellectuels de gauche ». Ici encore, par cette forme de « popularisme » décrit précédemment, ce sont des figures du passé qui paraissent, parmi lesquelles la figure de Jean-Paul Sartre semble surnager. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
Dernièrement, le 12 mars 2016 exactement, France Culture organisait et diffusait d'ailleurs une table ronde dans le Grand Amphi de la Sorbonne intitulée Les intellectuels n'ont pas toujours été de gauche. Le titre de l'émission, à lui seul, confirme volontiers la doxa populariste. Et quelle est la figure historique de l'intellectuel de droite qui est alors mise en exergue ? Charles Maurras, auquel Olivier Dard consacre une biographie historique. Quelle que soit la qualité de l'ouvrage, il est certain qu'il ne va pas nous apprendre que Maurras n'était pas de gauche. Ensuite, que celui qui croyait que « la terre ne ment pas » soit classé parmi les « intellectuels », est une autre histoire.
L'usage d'outils linguistiques rudimentaires peut aider à débusquer l'énorme part de connoté présente dans le mot « intellectuel » utilisé comme nom commun. En effet, quand le même mot est utilisé comme adjectif qualificatif, ce connoté s'évanouit en très grande partie. Une activité « intellectuelle » ne sera ainsi pas réservée aux « intellectuels ». Quant à l'abréviation « intello », elle commence à livrer les clés du trouble sociolinguistique. Maurras était peut-être un intellectuel. Aucune chance qu'il fût et qu'il soit un jour considéré comme un « intello ».
Les intellectuels en 68 : manichéisme et orthodoxie de la « Révolution pour demain »
Pier Paolo Pasolini - Écrits Corsaires

Diégèse 2016 - Péguy-Pasolini #05 -










14 mars







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C'est cela qui reste en moi, un froid intense et créatif.