Diégèse




jeudi 26 décembre 2019



2019
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L'atelier du texte demain










Aucune trace 360



Daniel Diégèse




C'est déjà demain que j'ai rendez-vous avec le maire et je ne sais quoi lui dire, sinon que je n'ai pas trouvé et qu'il faut donc, malgré tout, malgré l'honneur qu'il veut me faire, qu'il abandonne ce projet insensé dont je n'aurais jamais dû me mêler. J'aurais dû me rappeler, ce n'était pas si difficile, que, plus jeune, lorsque je quittais la ville pour un weekend seulement, lorsque je rentrais, alors qu'il n'y avait que deux jours que j'avais quitté la ville, les rues m'étaient déjà étrangères. Qu'est-ce à dire, maintenant, que j'ai quitté la ville depuis soixante-dix ans ?

Comment pourrais-je choisir une rue et demain, dire au maire de cette ville de mon enfance, que c'est cette rue que j'ai choisie pour que la Ville, après ma mort, lui donne mon nom ? Quelle entreprise absurde !

À mieux y réfléchir, je pourrais plus facilement accepter que l'on donnât mon nom à un paysage, mais les paysages ne portent pas de nom, même quand ils rendent tristes celles et ceux qui les regardent. C'est que nous ne savons plus si le paysage reflète notre tristesse ou si c'est le paysage qui nous rend tristes. Les paysages imaginaires s'adaptent aux humeurs mais tous les paysages sont imaginaires.

Ou bien alors, je proposerai que l'on donne mon nom à une abstraction, par exemple, l'alignement des phares le long de la côte. Mais, personne ne connaît le tracé des phares et les phares le long de la côte, n'en savent rien non plus.

Je sais ce que je vais lui proposer : une plaque. Il ne sera pas possible de l'apposer sur l'immeuble de mon enfance pour tout un tas de raisons que je n'évoquerai pas ici. Et je ne souhaite d'ailleurs pas que la plaque porte mon nom. Je souhaite que l'on y inscrive ces vers, que je vais donc laisser ici :

Ce soir sans calme et sans douleur.
Ce soir au destin empesé de chaleur.
Ce soir au souvenir que pèse le souvenir.
Dans cette vie finie, dans ce temps fini
Quelques notes encore.









page 360










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4e de couverture






Étienne n'était pas revenu depuis si longtemps dans cette ville où il a passé son enfance et son adolescence, connu ses premières amours, avant de partir au-delà des mers et ne jamais reparaître... jusqu'à ce jour. Il reconnaît bien les monuments, le plan général de la ville, les paysages aussi. Tout cela est demeuré en place. Bien sûr, il y a de nouveaux immeubles et le nom de certains magasins a changé. Presque tous d'ailleurs, quand ils n'ont pas fermé. L'immeuble où il habitait avec ses parents est là aussi, avec une nouvelle façade, plus isolante, sans doute. Et l'école et le lycée aussi, rénovés. Mais ce n'est pas cela que vient chercher Étienne. Il ne vient pas non plus chercher quelqu'un. Il sait bien qu'après toutes ces années, il n'y a plus personne qu'il puisse connaître et cela lui est aussi bien égal de rencontrer un autre vieillard qui aurait fait ses classes avec lui.
Que vient alors chercher Étienne dans cette ville où personne ne cherche rien d'autre que la tranquillité ?
Avec ce roman, Daniel Diégèse mêle avec adresse l'aventure et l'intime, le mystère et la sensation. On suit Étienne pas à pas dans cette ville dont on ne connaîtra pas le nom, mais qu'il faudra reconnaître, à quelques détails, à quelques indices, ajoutant ainsi une intrigue à celle, étonnante, du roman.










26 décembre






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