Diégèse




vendredi 10 mai 2019



2019
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Des positions précaires 130



Mathieu Diégèse














Le temps de travail hebdomadaire...

Ce qu'il est convenu d'appeler « les 35 heures » est une passion française depuis près de vingt ans, depuis que le gouvernement de Lionel Jospin et de sa ministre du travail Martine Aubry (1997-2002) ont fait de la réduction du temps de travail une des mesures emblématiques du retour de la gauche au pouvoir, quatre ans à peine après une des défaites électorales parmi les plus sévères qu'elle ait connue. Depuis, il est donc d'usage de considérer que la gauche est plutôt favorable aux « 35 heures », quand la droite et le patronat y sont plutôt hostiles, voire très hostiles. Pourtant, ni Jacques Chirac à partir de 2002, ni Nicolas Sarkozy à partir de 2007 ne sont revenus sur la durée légale du temps de travail, a fortiori François Hollande...


Il est donc particulièrement intéressant de considérer la position ou les positions d'Emmanuel Macron, quand il était ministre d'un gouvernement de centre-gauche, puis Président de la République d'un régime se déclarant ni de gauche ni de droite mais résolument réformiste.
Considérons d'abord le ministre. Le 20 novembre 2014, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique est auditionné* par la Commission d'enquête sur l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail, commission qui a presque terminé son rapport** qu'elle remettra à l'Assemblée nationale le 9 décembre de la même année. Il ne fait aucun doute que les services du Ministre ont disposé du rapport pour écrire le discours... Si bien qu'à peu de chose près, ils ont adopté le plan qui sera celui du rapport. Ainsi, le Ministre ne sera pas en désaccord avec un rapport piloté par sa majorité d'alors. C'est ainsi que l'on peut ce jour-là entendre le jeune ministre Macron dans un plaidoyer  en faveur des « 35 heures ». On apprend donc que « (m)sa conviction profonde, c’est que le passage de la durée légale du temps de travail à 35 heures a eu un effet global bénéfique pour l’emploi, l’activité et la productivité. » S'il reconnaît un signal négatif pour les investisseurs étrangers, il atteste qu' « en France, les salariés à temps complet travaillent presque autant que dans la plupart des pays européens... »

Il ne faudrait pas s'arrêter là... La fin du discours annonce déjà la méthode qui sera celle du candidat à la présidence de la République... « Et demain, et chaque jour après cela, en préservant le fruit des conquêtes sociales pour les salariés, en permettant aux entreprises de s’adapter aux situations qu’elles doivent affronter et en garantissant à tous, autant que faire se peut, qu’il aura la liberté réelle de choisir. »
Tout cela... en même temps.



*http://proxy-pubminefi.diffusion.finances.gouv.fr/pub/document/18/18315.pdf
**http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-enq/r2436.asp#P3038_476754









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4e de couverture






Savez-vous vraiment ce que vous pensez ?
Ce pourrait être le sous-titre de cet ouvrage du philosophe et politologue Mathieu Diégèse. L'auteur part à la rencontre des discours politiques successifs de personnalités phares de la vie politique française pour en extraire le contenu, non pas, comme le font souvent les journalistes, pour en pointer les contradictions, mais au contraire pour en dessiner les fils conducteurs, les armatures idéologiques sinon philosophiques... Car, si Paul Ricœur est récemment devenu l'égérie d'un mouvement politique marcheur, d'autres philosophes peuvent être appelés dans les discours des femmes et des hommes politiques des soixante dernières années. Mathieu Diégèse confronte ce substrat politique et social aux discours des mêmes personnalités, une fois qu'elles sont devenues ministres. Le résultat est saisissant. On en tire la conclusion, comme le titre de l'ouvrage y invite, que toutes ces positions déclarées avec force, l'apparence de la conviction et parfois quelques coups de menton sont bien précaires et qu'elles résistent difficilement à la pression d'un cabinet ministériel qui va imposer son expertise au ministre avec l'aide de quelques technocrates avisés ou supposés tels. Bref, celles et ceux qui nous gouvernent ne savent pas vraiment ce qu'elles ou ils pensent... Mais alors qui pense ce qu'elles prétendent penser ?










10 mai







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