Diégèse




dimanche 19 mai 2019



2019
ce travail est commencé depuis 7079 jours (7079 est un nombre premier) et son auteur est en vie depuis 21532 jours (22 x 7 x 769 jours)
ce qui représente 32,8766% de la vie de l'auteur2019_05_18.html trois mille soixante-seize semaines de vie
hier




L'atelier du texte demain










Notre épouvantable justification 139



Gustav Diégèse















« Il fallait bien pourtant ! »

« Il n'aurait plus manqué que je ne le fasse pas ! »

« Je n'avais pas d'autre choix. »

« C'était inévitable. »

« Tu sais bien que je ne pouvais pas faire autrement. »

« C'était inéluctable ! »

...
Voici encore la litanie de nos justifications, aussi inépuisable que les situations de notre vie.

Arrêtons-nous cependant sur le terme « inéluctable » et démontons-le pour mettre à jour sa mécanique. Soulevons le capot, ce préfixe privatif « in » bien connu et d'usage commun : voici le moteur d'origine latine « eluctabilis ». Soit. Mais, il va falloir démonter un peu ce moteur pour comprendre comment il fonctionne. Tiens ! après quelques tours de clé, voici « eluctari ». On commence à comprendre car on décèle « luctari », qui est l'infinitif de « luctor ». On se souvient alors que « luctor » signifie « lutter ». On remet les pièces du moteur en place : « eluctari » signifie donc « surmonter en luttant ». Ce qui est « inéluctable », c'est ainsi « ce qui ne peut être surmonté en luttant ».

Et c'est ainsi que, dans une économie morale de prestidigitateur, en nous cachant derrière le caractère inéluctable de ce qui s'est produit, nous réussissons le tour de force de nous départir en même temps de notre condition de sujet choisissant et agissant par le désir et la volonté tout en nous retranchant derrière le caractère premier de notre humaine condition : la mortalité. « C'est parce que je suis mortel.le que cela s'est passé ainsi », disent celle ou celui qui se justifient, car, ce qui est véritablement inéluctable, c'est la mort.

De là, bien sûr, il n'y aura qu'un pas, très communément franchi, qui attribuera ce qui s'est passé à un maître de nos destinées : quelque dieu, voire quelque mauvais génie sinon quelque démon. Les moins croyants à des forces occultes ont même inventé un dieu pour l'occasion, qu'ils ont nommé « Padchance ». Ainsi, que survienne un désagrément et ce sera la faute à « Padchance », dieu polymorphe dont on ne connaît pas d'autres faits que des méfaits.









page 139










Toute la collection


4e de couverture






« Arrête de te justifier ! » Combien de fois n'avons nous pas entendu cette phrase ? Et combien de  fois l'avons nous prononcée ?
Qu'est-ce que la justification dans nos vies de tous les jours ? Gustav Diégèse, philosophe et théologien, s'est mis en tête d'aborder de façon simple cette notion complexe de la justification en tentant d'établir un pont entre les deux acceptions du terme : une argumentation en défense, d'une part ; une réconciliation avec Dieu, d'autre part. En théologie, la question n'occupe pas souvent le devant de la scène, bien que Catholiques et Protestants l'aient constituée pendant des siècles comme un point de discorde majeur, les uns soutenant que la foi suffisait à la justification, quand les autres insistaient pour que ce fût et la foi et les actes de manière indissociable. Il faudra attendre le début des années 2000 pour qu'ils trouvent un terrain d'entente.
Mais, de façon plus pratique, et c'est à cela que nous invite l'auteur, il est intéressant et productif de repérer quand et pourquoi nous nous justifions. Se justifier, nous dit Gustav Diégèse, c'est toujours  essayer de se réconcilier avec l'autre. Et de l'autre à Dieu, il n'y a qu'un pas, rappelle le théologien.
Lisez ce livre. En y réfléchissant, vous verrez qu'il n'y avait aucune justification pour que vous ne le lussiez pas !










19 mai







2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000

2018
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010