Diégèse




mardi 15 juin 2021



2021
ce travail est commencé depuis 7837 jours (17 x 461 jours) et son auteur est en vie depuis 22290 jours (2 x 3 x 5 x 743 jours)
ce qui représente 35,1593% de la vie de l'auteur
hier L'atelier du texte demain










Table des correspondance de dates




vendredi 21 juillet 1995 12829 jours de vie (12829 est un nombre premier)
Il y a 9461 jours (9461 est un nombre premier)











En ce 21 juillet 1995, il fait chaud en France. Déjà 3 morts. L'abbé Pierre et Bernard Kouchner rentrent de Sarajevo. Ils diront qu'il y faisait chaud et que les Serbes ont coupé l'eau. Dans la hiérarchie de la fabrique de l'opinion, le duo qui est ce soir-là sur le plateau de la chaîne publique est placé très haut. Le petit frère des pauvres et le « French Doctor » ont chacun une puissance médiatique et morale forte qui leur permettront de tenir tête à un ministre... qui ne s'en sortira pas si mal. On le verra.
Mais, le journal commence.
Il fait chaud. On va à la plage. On montre les seins nus d'une adolescente dont rien ne dit qu'elle soit majeure (2'12"). Au passage, on se moque par l'image des hommes obèses (2'28"). On montre un couple enlacé sur le sable. Espérons qu'il n'ait rien à cacher de cette idylle (2'51"). Et on finit par une naïade en string (3'17"). Carton jaune pour ce reportage sur une canicule qui reste, elle, malgré tout, fort raisonnable.
Du coup, après les jolies colonies de vacances, on a droit à la météo (5'40") avec une demi-heure d'avance.
Le marché de la climatisation se développe. Encore faut-il que celle-ci soit éco-responsable. C'est encore loin d'être le cas 25 ans plus tard (7'05"). On montre des publicités. Même le présentateur a l'air embarrassé. En attendant, le travailleur qui monte les climatiseurs sur les toits surchauffés est racisé (comme on ne dit pas encore en 1995).
C'est enfin la Conférence de Londres sur la Bosnie (8'58") : à l'évidence, les États-Unis dictent leur loi. On notera que dès ce mois de juillet 1995, la nécessité d'une intervention terrestre de l'ONU est posée. Elle sera retardée plusieurs années, entraînant des milliers de morts supplémentaires. Le ministre français des affaires étrangères débite des éléments de langage. On décroche. On se demande cependant qui crie derrière lui, dans ce qui ressemble fort à une manifestation que l'on ne verra pas.
14'50", on interroge enfin l'abbé Pierre en l'appelant au passage « Mon Père » et non comme on le devrait : « Monsieur l'abbé ». Mais bon. C'est l'abbé Pierre. Il semble ce soir-là fort peu « chrétien » en appelant à un bombardement massif des Serbes. Hervé de Charette blêmit. Contre l'abbé Pierre, il est perdant à tous les coups. Alors, il rappelle qu'il « connaît bien l'abbé Pierre (16'23") ». Bel exemple de la fonction phatique du langage. L'objectif d'une telle précision est la conciliation et la complicité. On comprend, on le sait, qu'il ne peut en aucun cas sortir de son rôle, quand la liberté de l'abbé Pierre est totale. Remarquons que le ministre appelle l'abbé « Monsieur l'abbé », preuve qu'il connaît les usages diplomatiques et républicains, lui. Il rétorque donc qu'il ne faut pas opposer la guerre à la guerre, ce sera donc évangile contre évangile.
18'28", on retrouve Dorothée Olliéric pour un de ces multiples reportages montrant le dénuement de la population. Et, l'abbé Pierre reprend, puis le médiatique docteur bronzé. Il s'agit de sensibiliser l'opinion publique à une intervention terrestre de militaires français en Bosnie et c'est rondement mené. Beau ballet des deux hommes : l'abbé cite l'évangile, la dispute se fait théologique. Match nul.
24'43, on passe à autre chose. Enfin presque, parce que Jacques Chirac en Côte d'Ivoire a le don d'ubiquité.
26'20", football. Démêlés judiciaires de Patrice Loko après un accès de violence. Le petit gars de Sully-sur-Loire aurait besoin d'une psychothérapie, dit la télé. Soit. Les boîtes de nuit parisiennes rendent fou. Donc. À moins que... C'est surtout que le joueur a « coûté » quinze millions de francs... On l'aura compris. On ne saura jamais qui a braqué les sacs postaux, ni même si c'est le même gang que celui qui braquera d'autres sacs postaux à Perpignan le 13 août 1996.
31'32", le livre de Jean de Boishue « Banlieue mon amour » lui vaut d'être assigné à comparaître pour injure raciale. L'affaire sera vite oubliée. Jean de Boishue quittera le gouvernement au mois de novembre de la même année. On sait que toute l'affaire sera pour lui douloureuse. Il proposa de verser ses droits d'auteur aux plaignants. Il ne fut pas maire d'Évry. Ce sera Manuel Vals.
Bientôt le mois d'août... on soutient la campagne des douanes financée par Lacoste. (33'24") Contrefaçon contre publicité déguisée...
Tour de France. Armstrong implore le ciel. Son coéquipier Fabio Casartelli est mort à la suite d'une chute deux jours plus tôt.
38'25", invasion de touristes japonais dans le Lubéron... à la suite de la publication d'un livre traduit en 17 langues. On se demande quel intérêt peut bien avoir ce reportage à la fois xénophobe et « provinçophobe ». Le livre est sans doute plus amusant que le reportage. Alors, est-ce aussi une publicité déguisée ? Le livre date de 1989 et n'a été traduit en français qu'en 1993.
Bon, c'est fini.
Annonce des programmes. La Météo. Au dodo !
Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam










15 juin






2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000
2019
2018
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010









2020