Diégèse




mercredi 8 septembre 2021



2021
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mercredi 23 juin 1993 12071 jours de vie (12071 est un nombre premier)
Il y a 10304 jours, soit 1472 semaines (26 x 7 x 23 jours)











Paul Amar, ce soir du 23 juin 1993, pour son journal télévisé à 20 heures a choisi comme fil conducteur l'argent et ses tribulations. Le propos éditorial est assez bien tourné et on commencera par Johnny Halliday qui, pour l'occasion, tire la langue aux caméras. L'affaire n'est pas jolie jolie... et sera étouffée. Luc Reversade, le plaignant, se réconciliera avec le chanteur, ouvrira une boîte de nuit avec lui avant de lancer le concept de club dansant à ciel ouvert dans les stations de sport d'hiver. C'est sans doute ce qui s'appelle avoir le sens des affaires. En tout cas, plus que Guillaume Depardieu, condamné à de la prison ferme pour consommation de stupéfiants. Le présentateur utilise une litote évoquant des « paradis artificiels » pour celui qui, comme Rimbaud, mourra à 37 ans.
3'06" : procès Péchiney. Prison ferme pour le directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy, l'ancien Premier Ministre, ainsi que pour Samir Traboulsi. On a déjà vu cela hier, c'est à dire deux jours après. On remarquera d'ailleurs qu'il n'y a aucune information nouvelle par rapport à ce qui fera l'un des titres du journal le 25 juin. Le feuilleton piétine. C'est pour favoriser l'effet de montage, car, sans transition, le présentateur enchaîne sur l'emprunt Balladur, avec un air grave. Point besoin d'être un analyste affuté pour comprendre le message à peine subliminal : la gauche cosmopolite a joué avec votre argent. Le bon petit père Balladur est obligé d'emprunter. C'est un récit républicain éprouvé., la référence d'après-guerre étant bien sûr l'emprunt Pinay. 5'51 : on retrouve l'éternelle image des deux femmes qui vérifient des planches de billets et dont on sait que c'est toujours la même.
Les marins sont en colère (7'34"), mais surtout désabusés, n'ayant pas trop espoir de contrer une concurrence qu'ils jugent déloyale.
La SNCM est en grève (9'01"). En 1993, elle détient 55% de parts de marché. En 2014, elle en détiendra 25%. Son concurrent battant pavillon italien, Corsica Ferries aura alors 12 navires et 1000 salariés. La SNCM a 8 navires et 2600 salariés. 1472 semaines après cette grève, la liaison ferroviaire Marseille Nice par train régional échappe à la SNCF pour être attribuée à une filiale de la Caisse des dépôts, dont l'État est actionnaire. 10'20" : les salariés d'une usine Rhône-Poulenc de l'Isère protestent contre la fermeture de leur usine. C'est bien le moins. Ils retiennent leur directeur dans l'infirmerie. Il peut donc se reposer. 11'38" : les petits actionnaires d'Eurotunnel sont inquiets. Vive le capitalisme. Ils ne rentreront jamais dans leur argent ou alors, pour ceux qui résisteront, il faudra attendre une vingtaine d'années.
On passe au feuilleton bosniaque : départ de casques bleus français. Les négociations de paix font semblant d'avancer. On le sait. On pourrait s'attarder sur le figure du Président Alija Izetbegović, dont BHL, qui ne dit pas que des bêtises, dira qu'il était un homme doux, après sa mort en 2003 d'une maladie cardiaque. De lui, on dira qu'il était le De Gaulle des Balkans. Et, justement, on passe sans transition (17'07") à une statue du général à Londres. La reine-mère s'est déplacée pour l'occasion. C'est déjà ça.
Et de là, on passe à la SNCF. Ce journal est bien décousu. Qu'on ne croie pas qu'il s'agit d'un reportage anodin : il s'agit de déstabiliser le patron de la SNCF nommé par la gauche. Rien d'autre ne peut justifier ce reportage où l'on apprend rien. Toutes ces bisbilles sont oubliées. Ou presque.
Le député Alain Marsaud a déposé un amendement sur les contrôles d'identité qui a fait tousser Simone Veil et Pierre Méhaignerie. Nul doute qu'il était en service commandé. L'homme est un ancien magistrat. Il sera en 1997 l'un des bras droits de Jean-Marie Messier dans sa période « maître du monde ». De rebonds en rebonds, il restera député jusqu'en 2017, année où il sera battu, maigre consolation, par une femme d'origine marocaine.
Ensuite, c'est le début du feuilleton Tapie. Un homme en prison dénonce. Il s'agit de Bruno Flocco, dont on découvre alors le nom. Qu'on se rassure : quand tout sera calmé, il se reconvertira dans l'immobilier. Le Parquet de Béthune n'en a pas fini avec cette affaire qui ne fait que commencer.
S'il ne fallait garder qu'un seul reportage de ce journal (22'57"), ce serait celui sur les pluies acides qui ont endommagé au Havre des voitures neuves en partance pour l'Angleterre. On n'imagine que difficilement ce que cela a pu faire sur des poumons quand la tôle des capots en a été corrodée irrémédiablement. On affirme qu'il n'y a pas d'habitants dans la zone concernée. On connaît en France la capacité des nuages toxiques à éviter les populations... au moins depuis Tchernobyl.
Tennis à Wimbledon (24'58). Henri Lecomte, celui qui n'avait pas un physique d'athlète.
C'est ensuite un reportage surréaliste sur la prison de l'île de Ré. On suppose que d'heureux propriétaires de villas ont fait le nécessaire pour que ce reportage passe au 20 heures. Pour l'île de Ré, la gauche et la droite savent s'entendre.
C'est presque la fin mais on va quand même au Mont-Saint-Michel (28'35"). On a assez envie d'y aller. C'est tellement kitsch.
Météo. Au dodo !

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