tous droits réservés - Françoise CloarecÇa commence bien comme un conte de fée

Il était une fois un grand château avec cinq grandes tours de verre et un grand joli fossé plein d’une belle eau transparente et de poissons dorés. Il y avait là une petite princesse qui vivait avec son père et sa mère : le roi Nicolas et la reine Annick. 

Annick, ce n’est pas vraiment un nom de reine. Mais avant de rencontrer le roi Nicolas, la reine Annick était pâtissière. Un jour, le jeune roi Nicolas était entré par hasard dans sa boutique pour acheter une tarte à la fraise et il avait trouvé cette tarte si bonne qu’il avait décidé à l’instant même de demander la main de la jolie pâtissière. Avant d’accepter, Annick lui avait demandé s’il était bien riche. En effet, chez l’épicière, elle avait lu dans le journal qu’il y avait parfois des rois pas si riches que ça qui voulaient épouser les jolies pâtissières et que si c’était le cas, autant rester là, à faire des gâteaux. 

Nicolas, roi de tous les bois, roi de très grande loi, pour lui montrer sa richesse et son pouvoir, avait alors demandé à son valet de lui apporter bien vite un collier, une bague et deux paires de boucles d’oreille comme exemple. Annick en avait vu d’autres ! Le garagiste du bas de la côte avait offert à sa fiancée une petite voiture de sport verte qui coûtait bien plus cher que tous les bijoux qu’il lui montrait là. Vexé, le roi Nicolas lui avait assuré que le seigneur de tous les bois n’avait rien à faire de voitures de sport, que sa femme n’aurait pas besoin de voiture car les garages du château contenaient les plus beaux carrosses du monde. Mais là, il fallait qu’elle le croie sur parole. Alors Annick se mit en colère. Pour faire les courses, un carrosse, ce n’était pas très pratique et c’était beaucoup d’entretien, et les chevaux à nourrir et à laver, et le cocher à payer et tout ça à nettoyer...Tous droits réservés Françoise Cloarec -  francoise.cloarec@wanadoo.fr

Annick cependant, n’était pas aussi bête que ça car elle avait bien compris que c’était le roi de tous les bois qui se trouvait là, le roi Nicolas du Royaume joli et elle l’avait vu passer bien des fois devant sa boutique de gâteaux. Mais il ne fallait pas qu’il croie, comme ça, que les pâtissières se jetaient au cou des rois, juste parce qu’ils passaient par là.

Soudain, elle se mit à rire : elle acceptait sa proposition. Entendu, et tant  pis pour la voiture de sport !

Faut-il ajouter que le roi Nicolas était très beau et que cela aussi l’avait aidée à prendre sa décision. Ainsi, peu après, le Grand Mariage Royal avait eu lieu et il y avait même eu la télévision ! Quelques mois plus tard était arrivée au Château des cinq tours une jolie petite princesse. Ils avaient décidé de l’appeler d’un nom charmant, du nom d’une lettre grecque qui se prononce « mu » et s’écrit « µ ». Difficile de trouver plus court et plus original.

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