Diégèse | |||||||||
jeudi
24 août 2000 |
2000 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 237 jours (3 x 79 jours) | et son auteur est en vie depuis 14690 jours (2 x 5 x 13 x 113 jours) | ||||||||
ce qui représente 1,6133% de la vie de l'auteur | |||||||||
hier | L'atelier
du
texte |
demain | |||||||
changer de vie | |||||||||
à venir et déjà passé | |||||||||
J'ai
pris l'avion le matin,
trop tard pour que ce soit vraiment amusant de goûter la farniente
dans Bordeaux, trop tôt aussi. Tu ne m'attendais
pas à l'aéroport, je te l'avais sans doute interdit et tu
me le reprocheras ensuite, quand nous ne nous verrons plus. Tu me diras
que si ce jour-là, aujourd'hui, j'avais accepté ton attente
à l'aéroport, alors la vie aurait été différente.
Nous serions partis ensemble habiter une maison à la campagne
et nous aurions travaillé à distance comme tout membre privilégié
de la classe des connectés. Je ne boirai plus de vin de Bordeaux dans des caves. Le mal de crâne était là, avec moi, tout le jour. Ta peau m'a manqué. Plus personne ne s'approche de moi et je ne vois plus les moments où l'on s'approche trop près et que la chaleur vient. Je me rappelle les salines rouges. |
|||||||||
déjà passé et à venir | |||||||||
À
l'aéroport, tu
ne me regardais pas. Dans la voiture qui nous ramenait vers Paris, tu
as
mis ta main, un seul
instant, sur mon bras. Puis tu
as mis des lunettes très noires et le soleil s'est obscurci. Le soir, j'ai reçu un message de toi, que j'ai à peine lu, sachant qu'il n'y aurait pas de surprise, qu'il n'y a jamais de surprise. Le soir, nous avons dîné ensemble et la douceur de ta présence, cependant, m'a calmé. Tu parlais avant de t'endormir, doucement, dans la sueur, comme les très jeunes enfants. Le ciel bleu avait éteint les éclairages publics, la rue était sombre, l'air très épais poissait les mains, les yeux, le corps entier. Je ne sais pas si je comprends bien ta vie et ton espoir sans bornes, je ne comprends pas cet acharnement. |